Après une timide reprise au premier semestre, un nouveau coup de frein. En juillet, la croissance des financements aux entreprises a «
légèrement ralenti », selon des chiffres publiés mardi par la Banque de France. Elle atteint 2,2 % sur un an, après 2,6 % en juin. Des PME aux grands groupes, toutes les entreprises sont concernées.Dans le détail, les encours de crédits progressent seulement de 1 % pour les PME (et les entreprises de taille indéterminée), après 1,4 % en juin. Pour les ETI, la hausse atteint 1,6 %, contre 2,6 % en juin. Les grandes entreprises enregistrent, elles, une croissance très modérée, à 0,3 %, après 0,9 % le mois précédent. Une dynamique «
notamment due au désendettement d'un grand groupe », précise la Banque de France.
Dynamisme dans le conseil
A l'origine de cette moins bonne performance au mois de juillet : « une moindre progression des financements sous forme de titres de dette », à 3 % après 3,7 % en juin, mais aussi des crédits bancaires (+1,8 %, après +2 %). Après des années de croissance de plus de 5 %, le rythme de progression du mois de juillet est, certes, faible. Il s'inscrit néanmoins au-dessus des niveaux enregistrés sur les premiers mois de l'année.En mai, la progression sur un an était ainsi plus mesurée, à 1,8 %, après 1,6 % en avril.
«
La croissance de l'encours des crédits mobilisés est toujours très différenciée selon les secteurs économiques », note, par ailleurs, la Banque de France. Elle reste ainsi forte pour le conseil et le service aux entreprises (+9,4 %) ou le transport et l'entreposage (+7,2 %). Elle poursuit en revanche sa contraction pour les activités industrielles (- 4,4 %), le commerce (- 3,2 %) et le secteur de l'hébergement-restauration (-1,7 %).Au global, les entreprises ont notamment pu profiter d'une baisse des coûts du crédit, qui s'est poursuivie au mois de juillet. Le coût global des financements atteint ainsi 4,27 % en juillet, après 4,37 % en juin, à la faveur d'une «
diminution du coût des nouvelles émissions de titres de dette ». Faiblesse de la demande et coût du crédit
Mais si «
l'accès au crédit d'investissement s'est légèrement assoupli en début d'année », selon Bpifrance, les perspectives restent dégradées pour le reste de l'année. Le coût du crédit élevé, devenu un vrai sujet d'inquiétude pour les chefs d'entreprise avec la remontée des taux, devrait continuer de peser.A ce phénomène s'ajoutera la «
faiblesse de la demande », prévient la banque publique d'investissement, dans son enquête de conjoncture semestrielle, publiée mi-juillet. Un phénomène aussi visible au niveau européen. Dans sa dernière enquête trimestrielle, la Banque centrale européenne souligne que «
la part des entreprises demandant des prêts bancaires s'est stabilisée à un niveau bas ». Le deuxième moteur des banques, celui du crédit aux entreprises, peine donc à reprendre de la vitesse. Elles peuvent néanmoins compter sur la reprise progressive de la production de crédits aux particuliers.En juillet, elles ont décaissé en net 1,3 milliard d'euros de prêts… soit 4,4 milliards d'euros de plus qu'en mars dernier, lorsque l'activité avait atteint un point bas.