En un an, plus de 300 millions de boîtes de Doliprane, produit par le géant pharmaceutique Sanofi, ont été prescrites en France, selon des données arrêtées à mi-2024. Aucun autre traitement ne dépasse le seuil des 100 millions.
La deuxième place va au Dafalgan d'Upsa avec moins de 75 millions de boîtes. Doliprane comme Dafalgan sont des produits à base de paracétamol, l'un des anti-douleurs les plus courants.
Le paracétamol est "de très loin la première molécule remboursée en volumes", souligne l'Assurance Maladie. Et "le Doliprane concentre à lui seul près de 75% du nombre de boîtes délivrées pour cette molécule".
Avec environ 36 millions de patients, plus de la moitié de la population française s'est vu prescrire du Doliprane, signe du caractère toujours emblématique de ce médicament au coeur d'une récente polémique.
Sanofi compte vendre la majorité d'Opella, sa filiale produisant le Doliprane, à un fonds américain, CD&R.
L'annonce a provoqué une vive opposition des syndicats, de même que de responsables politiques de tous bords, sur fond d'inquiétudes concernant l'emploi et l'approvisionnement en médicaments, même si le paracétamol lui-même n'est pas fabriqué par les usines françaises de Sanofi.
L'Etat a imposé à Sanofi et CD&R de nombreuses garanties quant à l'emploi et la production du Doliprane sur le sol français, même si elles sont jugées insuffisantes par les opposants à la vente.
Malgré la place écrasante du Sanofi dans les prescriptions, il n'est toutefois pas le traitement dont le remboursement représente les montants les plus élevés pour l'Assurance Maladie. Il ne se classe qu'en 17e place, étant donné son faible coût.
La première place revient à un anticoagulant, l'Eliquis - commercialisé conjointement par Bristol-Myers Squibb et Pfizer -, avec plus de 750 millions d'euros remboursés.
Ce médicament n'a pourtant guère démontré d'intérêt majeur par rapport à d'autres traitements. C'est le cas de nombreux autres traitements pris en charge: près d'un tiers des montants remboursés sur l'année 2022, selon l'Assurance Maladie.
Celle-ci lance, à l'occasion de la publication de ces données et dans un contexte budgétaire tendu, une campagne appelant les patients à ne pas systématiquement exiger un médicament auprès des médecins.