Le bureau de l'Assemblée, après avoir entendu Thomas Portes, a choisi par 11 voix contre 2 et une abstention de lui infliger un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal, la deuxième sanction possible sur une échelle de quatre.
La décision a été prise par la plus haute instance exécutive de la chambre basse, qui réunit les vice-présidents, questeurs et secrétaires autour de la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet.
Cette dernière a critiqué dans un communiqué des "propos menaçants et insultants" du député de Seine-Saint-Denis.
Il lui était notamment reproché d'avoir dit : "ferme ta gueule, toi. On va s'occuper de toi. On va s'expliquer dehors, tu vas voir", à l'adresse des bancs du Rassemblement national. La scène s'était déroulée le 30 octobre dernier, lors d'une question au gouvernement de sa camarade de groupe Nathalie Oziol sur le Proche-Orient.
Plusieurs sources au groupe LFI ont répondu en pointant des interpellations en provenance des bancs du RN auxquelles Thomas Portes aurait répondu, et notamment du député Laurent Jacobelli qui avait qualifié des députés LFI de "porte-parole du Hamas".
Selon plusieurs sources parlementaires, des représentants du socle commun, de Liot, un PS et un écologiste se sont prononcés pour la sanction. LFI s'est prononcé contre et le représentant du groupe GDR (communistes et ultramarins) s'est abstenu.
Cette sanction comporte la privation pendant un mois du quart de l'indemnité parlementaire (soit 1.482,99 euros).
"Les insultes et les menaces n'ont pas leur place dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Les députés ont un devoir d'exemplarité et doivent se montrer dignes du mandat qui leur a été confié par les Français", a estimé Yaël Braun-Pivet dans son communiqué, soulignant que M. Portes avait déjà été sanctionné par le passé.
"La liberté d'expression est indispensable mais ne peut pas excuser des menaces vis-à-vis d'autres députés", a également estimé Sophie Pantel, députée socialiste membre du bureau.