Le cinquième actionnaire du fabricant de contreplaqué Rolpin en quatre ans sera-t-il le bon ? Le japonais Nankai Plywood, qui vient de voir son offre de reprise acceptée par le tribunal de commerce de Mont-de-Marsan, présente en tout cas de solides garanties. Cette entreprise de 1.400 personnes pour un chiffre d'affaires de 120 millions d'euros est spécialisée dans la fabrication et la distribution de produits de construction intérieure en bois. Pour Rolpin, qui emploie 147 personnes et réalise 16 millions de chiffre d'affaires, c'est un épisode de plus dans une histoire à rebondissements.

Investissement de 8 millions

Fin 2010, le papetier Smurfit Kappa pour lequel le contreplaqué est une activité annexe, vend l'entreprise à Syntagma Capital, un « family office » contrôlé par la famille allemande Kiekert Le Moult, qui la revend à ses cadres dirigeants à peine deux ans plus tard. Emmenés par Marc Vincent, l'actuel directeur général, ces derniers cherchent d'autres actionnaires et l'appui du FSI Régions (société de gestion filiale de CDC Entreprises et d'Oséo). En pleine constitution de bpifrance, les choses traînent et l'entreprise ne peut éviter le placement en redressement judiciaire début juin 2013. La piste japonaise s'est alors ouverte presque par hasard. MBA Capitals, qui appartient à un réseau international de cabinets de fusion-acquisition, sollicite ses confrères. Et si des Sud-Africains se manifestent, c'est Nankai, entreprise familiale cotée à la Bourse de Tokyo, qui est la plus rapide. « Et il faut reconnaître que les choses furent compliquées à cause des problèmes de langues mais aussi juridiques », explique Isabelle Arnaud-Despréaux, associée gérante de MBA Capitals et conseil de l'entreprise japonaise. Cette dernière a ainsi dû se doter d'une filiale française, NP Rolpin, pour porter cette opération. « Pour la première fois depuis des années, nous allons avoir un actionnaire qui a la volonté et les moyens d'investir », se félicite Marc Vincent. Pourtant, le dossier n'est pas bouclé. Le plan accepté par le tribunal de commerce prévoit en effet la reprise de Rolpin et de son usine de Labouheyre, ainsi que de sa filiale Rolkem qui produit des résines phénoliques (Mourenx, Pyrénées-Atlantiques). Le fabricant de moulures Rolpam (Deux-Sèvres) n'étant en revanche pas repris. Un plan social est en cours : 117 emplois seulement seront conservés sur 143. En outre, un investissement de 8 millions est prévu. L'industriel japonais, qui en portera la majeure partie, table sur des aides de l'Etat via la prime à l'aménagement du territoire et une aide à la réindustrialisation. Les collectivités seront aussi sollicitées.