Commissaire européen à la Stratégie industrielle et vice-président de la Commission européenne, M. Séjourné était précédemment ministre de l'Europe et des Affaires étrangères dans le gouvernement de Gabriel Attal.

"Vous m'auriez invité il y a deux jours, je vous aurais peut-être parlé du discours du vice-président américain, la honte que j'ai eue pour les Américains du coup de canif qui a été porté au modèle européen dans ce discours", a déclaré le Commissaire lors de l'inauguration de la Maison des Entreprises de France du Medef au centre de Bruxelles.

"Le vice-président américain préfère rencontrer la présidente de l'AFD (le parti d'extrême-droite allemand) plutôt que le chancelier allemand, et ça pour le coup c'est un sujet (...) existentiel pour les Européens", a poursuivi M. Séjourné.

Vendredi, dans un discours en forme de diatribe contre l'Europe à la Conférence sur la Sécurité de Munich, et à une semaine des élections en Allemagne, le vice-président américain JD Vance, avait spécifiquement demandé aux partis politiques allemands, et à la droite classique en particulier, de ne plus ostraciser l'extrême droite.

"Il n'y a pas de place pour des pare-feux", avait-il lancé, s'attirant les foudres du gouvernement allemand.

"Vous m'invitez aujourd'hui, a poursuivi M. Séjourné, et je pourrais vous donner des éléments positifs également, sur la réponse des Européens, avec ce soir des dirigeants européens qui se réunissent à Paris pour réfléchir à l'avenir de nos institutions (...), nos garanties de sécurité pour les années à venir, dans une forme de cénacle qui ressemble presque à un Conseil de sécurité européen, en tout cas peut-être les prémices de ce Conseil de sécurité, on peut en rêver", a-t-il conclu.

Une dizaine de dirigeants des pays-clés européens, dont le Britannique Keir Starmer, le Polonais Donald Tusk et l'Italienne Giorgia Meloni se sont réunis à Paris autour d'Emmanuel Macron, ainsi que les dirigeants de l'Union européenne et de l'Otan, pour discuter de l'attitude à adopter face à la décision de Donald Trump de dialoguer avec Vladimir Poutine de l'avenir de la guerre en Ukraine.