Se faire connaître des PME lambda. Un an après la mise en orbite de bpifrance, c'est le leitmotiv de Françoise Guétron-Gouazé, directrice régionale de bpifrance Languedoc-Roussillon (LR). « Nous ne sommes pas suffisamment connus des petites entreprises, alors qu'elles représentent 90 % de l'économie régionale », souligne la responsable d'une des entités régionales de la banque.Créé formellement en juin 2013 à Montpellier, bpifrance Languedoc-Roussillon a pour mission de favoriser l'innovation, apporter des garanties, renforcer les fonds propres (capital-risque et capital-développement). Sur le terrain, elle compte une implantation principale à Montpellier et est également présente à Perpignan. Trente personnes y travaillent, dont une vingtaine de commerciaux. La direction régionale a une autonomie de décision (sans comité d'engagement) pour tous les dossiers d'un montant inférieur à 2 millions d'euros - soit 90 % d'entre eux. Le back-office (rédaction des contrats, suivi avec les notaires et les avocats…) est basé à Marseille pour le réseau Sud.De l'aveu même de la directrice régionale, les liens existent déjà avec les TPE innovantes : « Ce type d'entreprises vient automatiquement nous voir. Elle avait le réflexe Oséo, elle a le réflexe BPI. L'innovation, par essence très risquée, ne peut s'accompagner qu'avec de l'argent public. » Mais la tâche est plus complexe avec les TPE artisanales ou les services (commerces, hôtellerie-restauration, services), très importantes en Languedoc-Roussillon. Une partie des chefs d'entreprise pensent qu'ils n'ont pas droit à des financements BPI. Ils sont pourtant éligibles, par exemple, à des garanties de prêts bancaires ou des dossiers crédit impôt compétitivité emploi. Pour ce dernier, le démarrage a été lent en 2013 : 16 millions d'euros ont été mobilisés, pour un potentiel de 300 millions.Les besoins de financement des TPE sont pourtant réels, martèle Jacques Font, président de l'UPE dans les Pyrénées-Orientales : « Jusqu'à 80.000 euros et au-delà de 300.000 euros, les entreprises trouvent des financements. Entre 80.000 et 300.000 euros, c'est le triangle des Bermudes ! » affirme-t-il. D'autant que la médiatisation de l'institution a suscité de fortes sollicitations des organisations patronales, des préfets et des entreprises, « bien plus que du temps d'Oséo » assure-t-on chez bpifrance.Avec la région Languedoc-Roussillon, un site Internet a été créé à l'attention des entreprises : www.info-entrepriseslr.fr. Un produit sur mesure a par ailleurs été imaginé pour les industriels adhérents du syndicat de la métallurgie UIMM. Ce prêt participatif de développement, compris entre 100.000 et 300.000 euros, finance des investissements immatériels (R&D, prototypes, développement commercial, certifications…), « sur lesquels les banques ont du mal à se positionner », explique Christophe Meyruey, secrétaire général de l'UIMM du Languedoc-Roussillon