"J'ai voulu faire du cinéma à cause de la musique. D'une part parce que j'étais attiré par le travail de Fred Astaire, de Gene Kelly. Mais aussi parce que dans la vie, j'aurais voulu qu'il y ait une bande-son, comme au cinéma. Que la vie soit colorée par la musique, comme au cinéma", raconte dans un entretien à l'AFP le comédien de 66 ans, polo bleu roi et veste blanche.
"Les premières fois où je me suis retrouvé à l'écran avec de la musique sur mes scènes, c'était presque la chose la plus merveilleuse qui me soit arrivée", poursuit-il.
Invité d'honneur du festival de cinéma et musique de film de La Baule (Loire-Atlantique), il donnera samedi soir un concert en hommage aux grandes chansons du cinéma, accompagné au piano par Bruno Fontaine, avec qui il collabore depuis plus de 30 ans.
Il chantera sur scène les airs de films de Jean Renoir et Jacques Demy, s'arrêtant chez François Truffaut, avec des clins d’œil à Kurt Weill et Yves Montand.
- "En boucle" -
Cinéma et musique vont le plus souvent à l'unisson pour Lambert Wilson, qui dit avoir écouté "en boucle" les bandes-originales de "Barry Lyndon", film de Stanley Kubrick, de "Providence" (Alain Resnais), d'"Out of Africa" (Sydney Pollack) et d'"E.T." (Steven Spielberg).
"Les compositeurs de musiques de film, souvent, sont aussi importants que les directeurs de la photographie", affirme Lambert Wilson.
C'est aussi grâce au cinéma qu'il a découvert certains morceaux de musique classique: "Mort à Venise", de Luchino Visconti, lui a ainsi "offert" l'Adagietto de la Symphonie n°5 de Gustav Mahler.
À l'écran, l'acteur a tourné à la fois des comédies populaires comme "Jet Set" ou "Palais Royal", des films plus exigeants notamment sous la direction d'Alain Resnais ("On connaît la chanson") ou de Xavier Beauvois ("Des hommes et des dieux"), et des superproductions à l'étranger, comme dans la saga "Matrix".
Ses carrières cinématographique et musicale ont été "très rarement liées". "J'ai eu la chance de pouvoir utiliser le chant et la musique avec Alain Resnais dans +Pas sur la bouche+. C'est la seule fois, finalement, où j'ai vraiment chanté" à l'écran, dit-il.
- "West Side Story" -
Sa vie a toujours été ponctuée de musique. Ses premiers souvenirs remontent à ses "4 ou 5 ans", quand il écoutait en famille un 33-tours de "West Side Story": "Comme on aurait allumé la radio, en déjeunant. Je l'ai connu par cœur, même sans comprendre les paroles", se souvient-il.
Après le bac, il étudie au Drama Centre, à Londres, se confronte au chant, à la musique, à la comédie.
Il fait ses armes dans le théâtre musical avec "A Little Night Music", de Stephen Sondheim, à Londres. Il y aura ensuite "Candide", de Leonard Bernstein, au Théâtre du Châtelet, et encore "The King and I", de Richard Rodgers et Oscar Hammerstein, sur la même scène.
Lambert Wilson a aujourd'hui écarté de son répertoire variété et chant "purement classique" pour se consacrer à cette chanson "qui appartient aux acteurs", au chant "lié à la scène".