Il ne faut pas s'y tromper. Ce n'est pas parce qu'au premier trimestre 2014 le chiffre d'affaires de l'e-tourisme a fléchi de 1 % - contre une progression globale de 8 % pour les sites de commerce de détail français (places de marché comprises) - qu'Internet n'est pas au coeur des préoccupations des acteurs français du tourisme.Une étude publiée hier par le cabinet Next Event en partenariat avec la Fédération de l'e-commerce (Fevad) montre que la Toile révolutionne le secteur plus que jamais. Si les sites marchands de Voyages-sncf.com et Booking.com sont les plus visités, avec respectivement 6,4 et 4,7 millions de visiteurs uniques par mois, selon Médiamétrie, loin devant Air France, Opodo et easyJet (respectivement 2,2 millions, 1,6 et 1,5), « L'Observatoire de l'e-tourisme » explique que, en fait, ce sont toutes les étapes du projet touristique qui sont désormais réalisées par la voie du numérique. Ainsi, 47 % des 44 millions d'internautes français qui voyagent réservent désormais leurs chambres d'hôtel en ligne. Les taux sont de 44 % pour les billets de train, 35 % pour les locations de vacances et 32 % pour les billets d'avion.Mais plus encore, la Toile sert à préparer son séjour. C'est l'endroit où l'on vient chercher informations et préconisations. « Les consommateurs, en particulier les plus jeunes, s'appuient de plus en plus sur la recommandation sociale et le partage d'expérience », note les experts de Next Event. Concrètement, 55 % des 1.200 consommateurs interrogés se renseignent sur leur destination par le biais du Web. Le ratio tombe à 7 % pour les guides touristiques traditionnels… Sur la Toile, Tripadvisor, le site d'avis de touristes, est une source pour un quart d'entre eux, devant les offices du tourisme des villes (24 %), les guides de voyages en ligne (23 %) et les sites des agences touristiques (22 %).

Composer soi-même son séjour

Une fois la destination choisie, la recherche des différentes composantes du voyage se fait encore davantage de façon numérisée : Internet sert à 84 % pour s'informer sur les locations de voitures, 93 % sur les hôtels, 93 % sur les locations saisonnières, 91 % sur les billets d'avion et 88 % sur les billets de train. Les taux pour la commande de ces prestations sont à peine moins élevés : 89 % pour les billets d'avion, 84 % pour les billets de train, 80 % pour les locations de voiture, 77 % pour les hôtels.Logiquement, explique l'étude, la force de l'intermédiation numérique pousse les consommateurs, et notamment les plus jeunes, « à composer eux-mêmes leur séjour en réservant les différentes prestations séparément ». Cela n'est pas étranger au fait qu'en France les « packages » (séjours, circuits) ne constituent que 28 % des achats. Et cette tendance à l'individualisation devrait s'accentuer.