Alors que l'activité de l'industrie manufacturière a reculé de 1 % en 2013 en France, l'industrie chimique a plutôt bien tiré son épingle du jeu, renouant avec la croissance, avec une hausse en volume de 1,3 %. « Et la reprise qui s'est accentuée en fin d'année devrait, selon Philippe Goebel, président de l'Union des industries chimiques, se poursuivre en 2014. » Pour autant, la situation n'est pas identique dans tous les secteurs. C'est la chimie minérale ainsi que les savons, parfums et produits d'entretien qui ont connu le plus fort dynamisme avec une production en volume en hausse respectivement de 3,9 % et 4,3 %.Les principales composantes de la chimie minérale (gaz industriels, produits minéraux, colorants et pigments…) ont enregistré une reprise de la production liée en grande partie à une phase de reconstitution des stocks. Quant aux savons et parfums, etc., leur croissance a été tirée principalement par les exportations. La chimie organique en revanche, s'est repliée de 2,3 % en volume, les produits organiques de base et les matières plastiques ayant été pénalisés par la faiblesse des marchés de l'automobile, de l'emballage et de la construction en France. Et ce même si l'activité s'est redressée dans l'électronique et l'aéronautique. Sur les marchés extérieurs, la demande a chuté de 5 % en valeur en 2013, en particulier pour le caoutchouc et les produits organiques de base. De même, la production de chimie fine pharmaceutique a reculé du fait de la baisse de la production de médicaments. La chimie de spécialité (peintures, vernis, adhésifs, explosifs, huiles essentielles, produits phyto-pharmaceutiques…) a maintenu le cap, avec une hausse 0,8 % de la production en volume, notamment grâce à la bonne tenue de la demande sur les marchés agricoles.Depuis trois ans, l'industrie chimique française évolue dans un contexte national et européen en stagnation. « Face à une demande molle, le taux d'utilisation des capacités de production a été en moyenne de 78 %, alors que, sur la longue période, il était de 82 % », explique Philippe Goebel. Dans ces conditions, les industriels ont logiquement limité à 3,3 milliards d'euros leurs investissements qui avaient crû au cours des trois précédents exercices, privilégiant les investissements de maintien de l'outil plutôt que les extensions de capacités.