Cette nouvelle salve d'attaques intervient après que le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé lundi envoyer "plus d'armes" à Kiev, principalement "défensives", et accusé le lendemain Vladimir Poutine de dire des "conneries" sur l'Ukraine.
La Russie a tiré 728 drones et 13 missiles, selon l'armée de l'air ukrainienne, qui a assuré en avoir intercepté ou détruit respectivement 711 et sept.A Kiev, des journalistes de l'AFP ont entendu plusieurs explosions et le bruit des drones dans les airs, tandis que des alertes antiaériennes résonnaient dans la nuit.
Les frappes nocturnes ont fait un mort dans la région de Khmelnytsky (ouest), et huit blessés dans celles de Kiev, Soumy (nord-est), Zaporijjia (sud) et à Kherson (sud), selon les autorités locales.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui est arrivé mercredi à Rome pour échanger notamment avec son homologue italien Sergio Mattarella, le pape et l'émissaire américain Keith Kellogg, a dénoncé "une attaque révélatrice" du refus de la Russie de s'accorder sur un cessez-le-feu.
Il a une nouvelle fois appelé à "des sanctions sévères" contre Moscou et son économie, notamment le secteur pétrolier, "qui alimente la machine de guerre de Moscou depuis plus de trois ans".
"Tous ceux qui veulent la paix doivent agir", a-t-il martelé.
Kiev accuse Pékin depuis de nombreux mois de fournir à Moscou des pièces essentielles au programme russe de missiles et drones et aimerait voir les Occidentaux sanctionner la Chine.
Mercredi, les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont annoncé l'arrestation de deux ressortissants chinois, un père et son fils, soupçonnés d'espionnage concernant la fabrication des missiles de croisière anti-navire ukrainiens Neptune.
Côté russe, le ministère de la Défense a affirmé avoir visé et "touché" dans la nuit plusieurs infrastructures aéronautiques militaires en Ukraine, en plus d'avoir abattu 86 drones ukrainiens sur son territoire.
En parallèle, des attaques russes ont tué huit civils mercredi matin dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, selon le bureau du procureur régional.
- "Calme" -
Mardi, le Kremlin avait fait part de son mécontentement à la suite des promesses d'armement de Donald Trump, intervenues à peine une semaine après une décision inverse de son administration, assurant que toute livraison de ce type favorisait "la poursuite des hostilités".
Dans la foulée, le dirigeant américain a accusé Vladimir Poutine de dire "beaucoup de conneries" sur l'Ukraine.
"Nous prenons cela avec calme" et "comptons poursuivre notre dialogue avec Washington", a répondu mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, relevant "le style dur, en général" de Donald Trump dans sa rhétorique.
L'Ukraine réclame depuis de nombreux mois à ses alliés occidentaux, y compris aux Etats-Unis, plus de systèmes de défense antiaérienne pour limiter les frappes russes contre ses villes et villages dans une guerre qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts, civils et militaires confondus, des deux côtés.
Car malgré la pression exercée par Donald Trump, Moscou et Kiev campent sur leurs positions et demeurent très loin d'un accord, que ce soit sur une trêve ou un règlement à plus long terme.
Aucun troisième cycle de discussions entre Russes et Ukrainiens n'a pour le moment été annoncé, après deux réunions peu fructueuses en Turquie mi-mai puis début juin.
Face à ce statu quo diplomatique, les dirigeants ukrainiens accusent Moscou de "gagner du temps", au moment où l'armée russe, supérieure en nombre et en armements, grignote toujours du terrain dans l'Est ukrainien.
Les forces russes, qui occupent toujours près de 20% du territoire ukrainien, ont même revendiqué en début de semaine la prise d'une première localité dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est).