C'est une augmentation remarquable et remarquée. Selon la société Markit, l'activité des entreprises françaises est franchement repartie en mars dans les services, comme dans l'industrie. L'indice PMI, que publie le cabinet chaque mois après avoir interrogé des chefs d'entreprise, a atteint un plus haut depuis 31 mois dans l'Hexagone. Il s'est élevé à 51,6 points ce mois-ci, contre 47,9 points le mois dernier. Un bond spectaculaire. Certes, la France reste à un niveau inférieur à celui de la zone euro, où l'indice est à 53,3 points. Ce qui signifie que la reprise est moins forte chez nous que chez nos voisins. Il n'empêche : « C'est de la France que viennent les meilleures nouvelles, l'économie française semblant bénéficier à son tour de la reprise de la zone euro », s'est félicité hier Chris Williamson, chef économiste de Markit. Ce dernier va même jusqu'à prévoir « un possible rebond de l'emploi en avril ».D'autres sont plus prudents. Pour Philippe Waechter, économiste chez Natixis Asset Management, « le rebond de l'indice PMI en mars permet de réduire l'incertitude sur la croissance du PIB au premier trimestre, attendue entre 0,2 % et 03 % ». Selon lui, « ce n'est qu'un rattrapage qui s'opère. La divergence entre l'indice PMI et les enquêtes de l'Insee et de la Banque de France, que l'on observait depuis octobre 2013, s'est estompée ».Ces derniers mois, les enquêtes de Markit ont de fait été beaucoup critiquées. Une étude du Trésor de février allait jusqu'à dire que « les indices PMI ne semblent plus pertinents » pour prévoir la conjoncture française. Comment expliquer cette différence qui a beaucoup embarrassé l'Etat, grand émetteur de dette, alors que l'enquête de Markit est très suivie par les investisseurs internationaux ? « Les meilleures performances des enquêtes réalisées par l'Insee et la Banque de France pourraient être liées aux tailles respectives des panels d'entreprises interrogées », avançaient les experts du Trésor. Alors que l'Insee et la Banque de France interrogent près de 10.000 entreprises pour réaliser leurs enquêtes, Markit en consulte dix fois moins.