"C'est la première fois qu'un ministre français vient dans les provinces du Sud", a déclaré à l'AFP Mme Dati, en utilisant la terminologie employée par le Maroc pour désigner ce territoire au statut non défini à l'ONU, peu après son arrivée à Laayoune pour lancer un centre culturel français.

Le Sahara occidental, vaste zone désertique, est une ex-colonie espagnole, contrôlée à environ 80% par le Maroc mais revendiquée depuis 50 ans par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.

Fin juillet, le président français Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé à un plan d'autonomie du territoire "sous souveraineté marocaine" proposé par Rabat, rompant avec la position traditionnelle française favorable au processus de l'ONU, et provoquant une grave crise avec Alger. 

Un référendum d'autodétermination a été prévu par l'ONU lors de la signature d'un cessez-le-feu en 1991 mais ne s'est jamais concrétisé. En octobre dernier, une résolution du Conseil de sécurité soutenue par 12 des 15 membres, a appelé à une solution "réaliste et mutuellement acceptable" au Sahara occidental.

Lors d'une visite fin octobre au Maroc, M. Macron a promis l'engagement "diplomatique" de la France pour pousser la solution marocaine sur le Sahara occidental à l'ONU et au sein de l'Union européenne.

Selon Mme Dati, l'antenne de l'Alliance française prochainement installée à Laayoune sera "une ouverture sur le monde, sur la France, avec des activités culturelles, notamment dans l'apprentissage de la langue, avec des échanges d'artistes, avec des parcours éducatifs".

"Nous souhaitons que cette Alliance française devienne un lieu phare dans notre coopération France et Maroc", a dit la ministre, en évoquant un "aspect symbolique" et son "attachement" personnel au Maroc dont est originaire son père.

En compagnie de son homologue marocain Mehdi Bensaïd, Mme Dati s'est aussi rendue à Dakhla, à 500 km au sud de Laayoune, pour donner le coup d'envoi à une annexe de l'Institut supérieur des métiers du cinéma ISMAC.

Selon un communiqué du ministère de la Culture marocain, la visite des deux responsables "revêt une dimension politique après la reconnaissance par la France de la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud".