Dans une étude, la Banque publique d'investissement (Bpifrance) juge les entreprises de taille intermédiaire françaises (ETI) « jeunes, innovantes et peu internationalisées ».
Dans une étude, la Banque publique d'investissement (Bpifrance) juge les entreprises de taille intermédiaire françaises (ETI) « jeunes, innovantes et peu internationalisées ».
Qui sont les ETI françaises, ces entreprises de taille intermédiaire, champions de demain ? Moins à la mode que les start-up et moins emblématiques que les grandes multinationales, ces entreprises peu connues du grand public représentent 28 % de la valeur ajoutée du secteur privé dans l'Hexagone et sont fortement créatrices d'emplois. Parmi les 3.500 ETI que compte la France - en excluant celles détenues par des capitaux étrangers -, la Banque publique d'investissement (Bpifrance) a identifié 640 « champions cachés ». Ces derniers ont connu une croissance de leur chiffre d'affaires sur les trois dernières années, ont maintenu leurs marges et estiment leur potentiel de croissance du chiffre d'affaires à au moins 5 % par an. «Il y a donc matière à être optimiste », conclut la BPI dans une étude présentée aujourd'hui à Paris devant un parterre de patrons d'ETI. Des entreprises qui emploient entre 250 et 5.000 salariés et réalisent un chiffre d'affaires annuel inférieur à 1,5 milliard d'euros.
L'avenir est dans l'export
Ces « champions cachés », dont le lien avec le territoire national reste fort, sont hétérogènes et appartiennent à des secteurs différents. Ces sociétés, à l'image d'Orchestra, un fabricant de vêtements pour enfants basé dans l'Hérault, ont en commun « d'être des leaders européens sur des petites niches en forte croissance », explique Nicolas Dufourq, le directeur général de la BPI. Tout le problème de l'économie française est de faire grandir ces sociétés, ce que les Allemands, eux, réussissent à faire. D'une manière générale, les ETI françaises sont « jeunes, innovantes et peu internationalisées », selon le banquier public. En effet, 43 % des ETI interrogées cette année par l'établissement financier faisaient partie de la catégorie des PME il y a dix ans. Le tissu économique français n'est donc pas si figé. Tant bien que mal, les entreprises se renouvellent. Ensuite, 31 % d'entre elles fournissent un effort important en matière d'innovation et ont investi plus de 3 % de leur chiffre d'affaires en R&D l'an dernier. Les ETI réalisent en outre 26 % de la dépense privée de R&D et 38 % des investissement de l'ensemble des sociétés françaises.Malgré les difficultés que connaît l'économie française, en quasi-stagnation depuis 2008, les chefs d'entreprises moyennes frappent par leur volontarisme. Plus des trois quarts d'entre eux, 76 % exactement, estiment que leur chiffre d'affaires va progresser de 5 % ou plus au cours des trois prochaines années. Et ils sont prêts à partir à l'assaut. Seuls 35 % considèrent que le niveau d'endettement de leur entreprise « rend difficile le financement de projets de croissance ». Toutefois, les ETI françaises souffrent d'une trop petite taille et d'une présence encore trop focalisée sur la France. La quasi-totalité des entreprises interrogées (83 %) dit réaliser la majorité de son chiffre d'affaires en France. Et seules 22 % ont créé des filiales au sein de l'Union européenne au cours des cinq dernières années. Hors d'Europe, leur présence n'est pas beaucoup plus concluante. Seules 17 % des ETI se définissent comme de « bons exportateurs ». De quoi donner à réfléchir aux pouvoirs publics sur l'opportunité d'aider les forces productives à exporter, alors que le déficit commercial peine à se réduire. Alors que la croissance risque de patiner au cours des prochaines années dans l'Hexagone, plus que jamais, l'avenir est à l'étranger.