C'est une déception : la consommation n'a pas rebondi le mois dernier. Alors que les dépenses des ménages en biens avaient chuté de 2,1 % en janvier, elles n'ont augmenté que d'un maigre 0,1 % en février, selon les chiffres de l'Insee dévoilés vendredi. Les économistes espéraient que les Français consommeraient un peu plus. Cela n'a pas été le cas. En janvier, les dépenses de consommation avaient chuté fortement en raison de deux facteurs. D'abord, il y avait eu un contrecoup suite à la hausse de la TVA intervenue le 1er janvier et du nouveau malus écologique sur les automobiles qui avaient conduit les consommateurs à anticiper leurs achats fin 2013. Ensuite, la douceur du climat n'avait pas incité les Français à consommer de l'énergie. Ces températures clémentes se sont poursuivies en février, faisant reculer les dépenses en énergie de 7,6 % par rapport à l'année dernière. Ce qui pourrait avoir un impact négatif de l'ordre d'un demi-point sur la consommation des ménages au premier trimestre. Un chiffre important quand on sait que les économistes s'attendaient à une progression de la consommation d'environ 0,2 % sur les trois premiers mois de l'année.

Forte hausse des demandeurs d'emploi

Mais le mauvais chiffre de février ne s'explique pas que par des raisons climatiques. En effet, dans les autres postes de dépenses, seuls les achats automobiles ont fortement rebondi, corrigeant, comme attendu, leur chute du mois précédent. La consommation de produits alimentaires, de biens d'équipement du logement et de textile sont en recul. Pour les économistes de BNP Paribas, « un rebond plus net des dépenses de consommation des ménages est prévisible en mars. Et la forte remontée de la confiance des ménages en mars pointe aussi dans cette direction. Cependant, l'horizon reste assombri par la situation encore très difficile sur le marché du travail, comme en atteste la nouvelle et forte hausse du nombre des demandeurs d'emploi en février. » Bref, « la contribution de la consommation des ménages à la croissance du PIB sur le premier trimestre aura du mal à être positive », décrypte Guillaume Menuet, économiste chez la banque Citi. « L'accélération de la croissance que voudrait voir le gouvernement reste improbable à court terme, à moins d'un bond soudain de l'investissement productif, ce à quoi on ne s'attend pas vraiment », poursuit l'expert. « Sur le deuxième semestre, il existe des inquiétudes sur le comportement de l'économie des pays émergents et, compte tenu de l'attitude de la Banque centrale européenne, qui continue à freiner les mesures d'assouplissement de sa politique monétaire, il est loin d'être certain que la reprise s'amplifie en zone euro », prévient Guillaume Menuet.