C'était attendu. Les Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont donné un coup de pouce bienvenu à l'activité économique pendant l'été, contrebalançant les incertitudes nées de la situation politique française. Le PIB a progressé de 0,4 % au troisième trimestre, un chiffre en ligne avec les prévisions, selon la première estimation de l'Insee publiée ce mercredi. Comptabilisés sur la période, la vente de billets et les revenus issus de la vente des droits de diffusion audiovisuels des JO ont soutenu l'activité. Atone en début d'année, la consommation a elle aussi retrouvé des couleurs, en hausse de 0,5%, dont «environ la moitié » liée aux « services récréatifs» consommés pendant la compétition.

Ce sursaut n'est toutefois que ponctuel et ne correspond pas à l'évolution des fondamentaux de l'économie tricolore. « Sans les Jeux Olympiques, la croissance s'élève à à peine à 0,2%. Sur le fond, l'économie française manque de dynamisme », observe Nicolas Carnot, directeur des études et synthèses économiques de l'Insee. La parenthèse des JO refermée, la croissance va mécaniquement ralentir par contrecoup. Dans ses prévisions de début d'octobre, l'Insee table sur une stagnation de l'activité au quatrième trimestre. Au total, après avoir progressé de 0,2 % au premier et au deuxième trimestres, le PIB devrait néanmoins croître de 1,1 % cette année, selon l'Insee. L'objectif du gouvernement qui affiche la même prévision devrait donc être atteint.

Si les Français se sont un peu remis à dépenser en août, la reprise de la consommation, qui représente la moitié de l'activité économique de l'Hexagone, s'est déjà étiolée dès le mois suivant, en hausse de 0,1% seulement en septembre selon l'Insee. Et l'investissement des ménages - qui recouvre les achats d'immobilier neuf - est resté en repli, toujours plombé par les taux d'intérêt élevé. Comme au cours des mois précédents, la demande publique a en revanche été beaucoup plus dynamique.

Signaux négatifs

Ce sont surtout les entreprises qui envoient des signaux négatifs. La production manufacturière a stagné au cours des trois derniers mois. L'investissement a accéléré son recul, en baisse de 1,4 % entre trimestre. Le climat d'attentisme créé par la dissolution de l'Assemblée nationale et l'absence de majorité claire a certes pesé. Mais avec une Allemagne en panne, et une économie chinoise tournant au ralenti l'environnement mondial s'est lui aussi durci. Sur la période, les exportations françaises se sont ainsi repliées de 0,5%. Les importations ayant diminué davantage encore (-0,7%), le commerce extérieur qui a été le moteur de croissance en début de l'année a néanmoins maintenu une contribution légèrement positive, de 0,1 point. Plus d'infos à suivre