La contrefaçon nuit à l'industrie et l'emploi quand ce n'est pas sur la santé lorsqu'il s'agit defaux médicaments. L'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) vient même de mettre un chiffre sur cet impact dans une étude publiée mardi sur la période 2018-2021. « Les produits de contrefaçon coûtent chaque année 16 milliards d'euros et près de 200.000 emplois aux secteurs de l'habillement, des cosmétiques et du jouet en Europe », affirme l'organisme. Et c'est la France qui apparaît comme l'un des pays les plus affectés « avec l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et l'Autriche ». L'EUIPO chiffre la perte d'emplois en raison de cette économie parallèle à 200.000 en Europe « dont 14.000 en France ».

Les cosmétiques français ciblés

Dans les cosmétiques, l'industrie française en tête de la production est sans surprise la plus touchée avec une perte de ventes de plus de « 800 millions d'euros par an ». Les pertes du secteur à l'échelle européenne s'élèvent à 3 milliards d'euros, à comparer au manque à gagner du secteur du jouet, de l'ordre de 1 milliard d'euros, soit 8,7 % de son chiffre d'affaires. « Appliquer des ratios similaires à ceux des pays de l'UE à d'autres marchés comme les Etats-Unis, premier marché des cosmétiques français hors zone Europe, offre un sombre tableau », avance un spécialiste.

Impact sur l'emploi

A l'échelle européenne, le secteur de l'habillement est le plus touché, avec un manque à gagner annuel de 12 milliards d'euros, soit 5,2 % de son chiffre d'affaires.L'impact de la contrefaçon d'habillement en France est un peu moins élevé ; « de l'ordre de 4,5 % du chiffre d'affaires », précise un expert. Cela correspond néanmoins à une perte commerciale de 1,7 milliard d'euros et, selon le calcul de L'EUIPO, la perte d'emplois en raison de ce manque à gagner, s'élève à plus de « 1.800 postes » dans le seul secteur de l'habillement (vêtements et chaussures) en France. En termes d'emplois, c'est de loin le secteur le plus impacté dans notre pays.