Cette autorisation ouvre ainsi la porte à une fusion entre UniCredit et Commerzbank, à laquelle s'opposent cependant vivement les dirigeants de la banque allemande et les milieux politiques à Berlin.

UniCredit, deuxième groupe bancaire italien, avait annoncé en décembre détenir 28% du capital de Commerzbank, dont 9,5% de participation directe et 18,5% à travers des instruments dérivés.

Cette annonce avait relancé les spéculations sur une reprise totale de Commerzbank par UniCredit, qui serait l'une des fusions les plus ambitieuses en Europe depuis la crise financière.

"Bien que l'approbation mette en évidence la solidité financière et la conformité réglementaire d'UniCredit, il existe encore plusieurs facteurs qui détermineront tout développement ultérieur et son calendrier", a précisé vendredi la banque italienne dans son communiqué.

Face à l'opposition en Allemagne, "UniCredit se réjouit de pouvoir entamer un dialogue constructif avec le nouveau gouvernement" qui devrait être prochainement formé, assure le groupe italien.

Le chancelier désigné Friedrich Merz avait jugé en février "hostile" une éventuelle offre d'UniCredit, dans un entretien au magazine britannique The Economist, défendant ainsi la même position que son prédécesseur Olaf Scholz.

Commerzbank préfère rester autonome et privilégie la poursuite de la croissance rentable des années passées, plutôt que l'option d'une combinaison avec UniCredit. Conscient des problèmes existants, UniCredit précise: "notre calendrier initial pour décider de procéder ou non à une fusion potentielle s'étendra probablement bien au-delà de la fin de l'année 2025". 

"En tant qu'actionnaires, nous sommes heureux de constater que notre investissement a entraîné un changement positif au sein de Commerzbank qui, associé aux récentes perspectives de l'économie allemande, a conduit à une appréciation substantielle de son titre. Cependant, seule une période de temps significative permettra de (...) déterminer si cette appréciation du cours de l'action est justifiée et durable", écrit ainsi UniCredit.

Le patron d'UniCredit, Andrea Orcel, pourra désormais exercer ses options et convertir les instruments dérivés en actions, tout en bénéficiant d'une couverture de risque sur les prix des titres. Autrement, il pourrait décider de garder ses options et temporiser.

M. Orcel avait profité de la sortie partielle de l'État allemand de Commerzbank pour entrer dans la foulée massivement à son capital.

UniCredit avait pris de court les marchés en annonçant en septembre l'acquisition de 9% de Commerzbank, dont une part de 4,49% rachetée à l'Etat allemand. Peu après, UniCredit avait porté sa part à 21% et indiqué viser jusqu'à 29,9%, ce qui placerait l'établissement milanais tout près du seuil de 30% au-delà duquel il devrait déposer une offre de reprise.

L'Etat allemand, qui a sauvé Commerzbank de la faillite pendant la crise financière de 2008, détient encore 12% du groupe.

"Nous avons pris note de l'approbation de la BCE. Nous sommes convaincus de notre stratégie, qui vise une croissance rentable et une augmentation de la valeur, et nous nous concentrons sur sa mise en œuvre", a réagi dans la matinée Commerzbank.