Selon cette consultation, dont les résultats sont publiés mardi à la veille de la journée internationale des droits de l'enfant, 16,2% des enfants et adolescents interrogés disent éprouver des privations matérielles et 25,7% des difficultés d'accès à la connaissance.
Quelque 7,3% déclarent qu'ils ne passent jamais de temps avec des amis en dehors de chez eux et de l’école, 10,9% ne peuvent pas organiser de fête pour leur anniversaire ou un autre événement et 7,1% ne peuvent jamais inviter d’amis là où ils vivent.
"Ces privations, souvent cumulatives, engendrent un sentiment d'exclusion profond chez ces enfants et adolescents, qui se sentent contraints par un écart par rapport à la norme, sans nécessairement être plongés dans une détresse absolue", relève l'organisation onusienne.
Dans le détail, 22,8% des enfants interrogés mangent moins de trois repas par jour, 11,9% mangent seulement une fois par semaine (ou moins souvent) de la viande, du poisson ou un œuf (ou l’équivalent en protéine). Et 11% mangent seulement une fois par semaine (ou moins souvent) des fruits et des légumes.
Autre point relevé par l'Unicef, le "déficit de protection" avec 31,3% des jeunes participants confiant avoir déjà subi des insultes, des moqueries blessantes, ou des violences verbales, que ce soit de la part d'autres enfants ou d'adultes.
Plus d’un enfant sur quatre a subi des violences physiques de la part d’autres enfants ou adolescents (30%) et plus d’un enfant sur dix est concerné par des violences commises par des adultes (13,1%).
Au total, 30,6% des jeunes de plus de 13 ans interrogés indiquent qu'il leur est déjà arrivé de penser au suicide, et 6,2% confient avoir subi un rapport sexuel alors qu’ils n’en avaient pas envie, précise l'Unicef.
Dans ce contexte, l'Unicef exhorte le gouvernement à agir "d'urgence pour protéger les droits des enfants et garantir leur épanouissement dans une société plus juste".
L'organisation annonce parallèlement la création d'un observatoire des droits de l'enfant, une plateforme numérique centralisant des "statistiques fiables" sur cette question, afin de permettre notamment le développement de politiques publiques "plus efficaces" à l'endroit des plus jeunes.