Décidément, le CAC PME connaît des débuts bien difficiles. Cet indice lancé début mars par Euronext, pour accompagner la création du PEA PME, a chuté de 3,29 % hier. Sur les dix dernières séances, il a enregistré 8 baisses. Le fort repli du CAC PME n'arrive pas au meilleur moment, alors que nombre de sociétés de gestion sont en train de lancer à grand renfort de publicité des produits PEA PME. Lyxor a ainsi annoncé, vendredi, les débuts du premier fonds coté chargé de répliquer cet indice, qui perd 5,3 % depuis son lancement le 5 mars.
Le CAC PME est le reflet de petites valeurs, frappées de plein fouet par le regain d'aversion pour le risque, sur fond d'inquiétudes sur la situation en Ukraine. « Quand le marché recule, les plus petites valeurs ont tendance à baisser davantage », rappelle Jérôme Chosson chez IDMidcaps. Le CAC Small a ainsi lâché 1,55 %, hier, quand le CAC 40 a pris 0,43 %. Surtout, cet indice a tendance à amplifier les mouvements de hausse comme de baisse, compte tenu de la concentration de l'indice, selon une étude de PME Finance, en collaboration avec CM Economics et AltaValue. Eurotunnel et Solocal, qui font partie des gros contributeurs de cet indice de 40 valeurs, ont ainsi dévissé respectivement de 4,04 % et 5,95 % hier.Deuxième rappel à l'ordre
L'indice du PEA PME a, en outre, subi la déprime qui touche les biotechs en Bourse. Le secteur pharmacie-biotech représente environ 25 % de son poids, selon CM Economics. DBV Technologies (- 5,4 % hier), AB Science (- 3,24 %) et NicOx (- 3,03 %) ont ainsi pesé sur la tendance. Un peu partout dans le monde, les investisseurs s'inquiètent des valorisations faramineuses de ces valeurs par nature volatiles.Mais ce n'est pas le premier épisode noir que subit le CAC PME. Sa composition, elle-même, ne cesse d'être mise en cause depuis son lancement, alors que le décret d'application du PEA PMEa posé de gros problèmes d'interprétation. D'après PME Finance, trois sociétés de l'indice ne seraient toujours pas éligibles : Sartorius Stedim, Transgène et Carmat.
Un deuxième rappel à l'ordre, à quelques semaines d'une première étude de l'association, qui faisait déjà état de « fortes réserves sur l'éligibilité » de cinq sociétés (Eutelsat, Rémy Cointreau, M6, Canal+ et Recyclex). L'opérateur de marché les avait alors enlevées « par principe de précaution ». Avant d'envisager une nouvelle modification, en juin, Euronext attend'« d'avoir les déclarations des entreprises », explique une porte-parole.Quelque 120 millions d'euros sont échangés quotidiennement, en moyenne sur l'indice. « Un volume significatif », souligne Jérôme Chosson. Un signe de l'intérêt avéré des investisseurs pour ce dispositif.