Les directions de Bercy planchent actuellement sur quatre exercices budgétaires. Alors que les lettres de cadrage qui fixent le cap des trois prochaines années ont été envoyées ce week-end aux ministères, Bercy boucle en parallèle les économies programmées pour l'année 2014, récemment revues à la hausse. Pour limiter le dérapage du déficit, le gouvernement a en effet durci l'effort cette année, en ajoutant 4 milliards d'euros d'économies aux 15 déjà programmées.L'exercice est d'autant plus délicat que la facture vient encore de s'accroître de 500 millions d'euros supplémentaires, du fait de la mesure d'allégement de l'impôt pour les ménages modestes qui s'appliquera dès septembre. Ce sont donc au total 4,5 milliards qu'il faut trouver pour ne pas dégrader le déficit 2014, attendu à 3,8 % de PIB par Bercy (3,9 % par Bruxelles).Quelque 1,9 milliard d'euros d'économies devraient provenir du champ social, grâce à des dépenses de santé inférieures aux prévisions, à l'impact du gel des prestations sociales sur les trois derniers mois de l'année, et aux premières économies liées à la réforme de l'assurance-chômage. Parallèlement, environ 500 millions seront dégagés auprès des opérateurs de l'Etat.

Tous les ministères mis à contribution

L'Etat contribuera pour sa part au tour de vis supplémentaire pour l'année 2014 à hauteur de 1,6 milliard d'euros, sous forme d'annulations de crédits dans les ministères. L'exécutif devrait puiser dans la « réserve de précaution » (7 milliards ont été « gelés » à cet effet), mais « cela ne suffira pas, indique-t-on au sein du gouvernement. Nous puiserons dans les crédits en attente, mais pas seulement. » Tous les ministères devraient être mis à contribution, mais pas forcément de façon proportionnelle. Difficile par exemple de réduire le budget consacré aux emplois aidés ou à certaines prestations sociales. Ce qui signifie que d'autres ministères, à l'inverse, seront touchés plus que proportionnellement à leur poids. « Certains crédits votés pourront ne pas être complètement utilisés », justifie-t-on. Le cas particulier de la Défense s'annonce sensible. Le ministère devrait, à son grand dam, être mis à contribution (lire ci-dessus). Les derniers arbitrages sont actuellement en cours à Matignon.Quant aux 500 millions d'euros liés à la baisse d'impôts de septembre, ils ne devraient pas être compensés par de nouvelles économies, mais plutôt grâce à la relative bonne tenue des recettes engrangées par l'Etat.