Cette mise en demeure fait suite à une inspection de contrôle de l'académie de Paris, pour vérifier que l'établissement catholique huppé s'est bien mis en conformité avec les recommandations de l'Inspection générale de l'Education (IGESR) formulées en juillet 2023. 

Les députés Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance), corapporteurs de la commission d'enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, née de l'affaire Bétharram, ont de leur côté jugé que cette mise en demeure n'était "pas à la hauteur de la répétition des manquements constatés", dans un courrier adressé au préfet de la région Ile-de-France, Marc Guillaume. 

Ils ont en conséquence demandé au préfet "d'examiner l'opportunité de résilier le contrat d'association entre l'Etat et l'établissement Stanislas", une demande déjà formulée à plusieurs reprises par Paul Vannier.

De son côté, le directeur du collège Stanislas, Igor Le Diagon, a souligné que son établissement était "en conformité avec dix des onze recommandations formulées". S’agissant de la onzième, relative à l’enseignement de la culture chrétienne, "nous avons été surpris d’apprendre le 28 mai dernier de la part des inspecteurs que celui-ci devrait désormais devenir facultatif. Il s’agit là d’une demande nouvelle", a-t-il ajouté. 

Tout en précisant que "des dispositions étaient en cours d’étude pour répondre à cette question", il a estimé que celle-ci "dépassait le seul cadre" de Stanislas et devrait être abordée "à l'échelle nationale". Il a promis que l'établissement serait "attentif à la bonne mise en place des programmes d'Evars".

L'ex-ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, avait saisi en février 2023 l'IGESR après des accusations de dérives homophobes et sexistes visant Stanislas relayées dans la presse. Le rapport issu de l'enquête a dévoilé des manquements et fait plusieurs recommandations.

L’académie de Paris a ensuite "diligenté une mission de contrôle qui a mobilisé dix personnels" entre février 2024 et mai 2025, avec "une dizaine de visites de l'établissement" et des contrôles sur pièces, souligne le communiqué du ministère.

A l'issue de la mission, il ressort que dix recommandations "ont fait l’objet d’une mise en conformité satisfaisante" mais que "le nouvel enseignement de +culture chrétienne+ s'apparente à de l’instruction religieuse" et doit faire l'objet dès la rentrée d'un "accord explicite des parents", exige le ministère.

"Par ailleurs, l’autorité académique a averti l’établissement qu’elle aurait une vigilance particulière s’agissant du déploiement" dès cette rentrée du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité, conclut le communiqué.

Le rapport sur Stanislas est revenu récemment dans l'actualité par le biais de la commission d'enquête parlementaire, dont les conclusions seront dévoilées mercredi. Paul Vannier, Violette Spillebout et la présidente de la commission, Fatiha Keloua Hachi, ont estimé que le rapport de l'IGESR avait probablement été "édulcoré".