"Je n'aime pas vraiment tout ça avec l'IA, parce qu'on obtient le produit sans l'effort, sans la lutte", a-t-il déclaré lors d'une table ronde, en soulignant l'importance pour un artiste d'acquérir son propre style.
"Nous ne cherchons pas la perfection dans l'art. La raison pour laquelle nous sommes là, (...) c'est parce que nous aimons l'humain derrière la création artistique", a-t-il ajouté.
A 51 ans, l'auteur argentin était invité pour la troisième fois de sa carrière au Comic-Con de San Diego, plus grand festival consacré à la pop culture mondiale qui se déroule chaque année en Californie.
Avec sa BD "Macanudo" publiée quotidiennement dans le quotidien argentin La Nacion depuis plus de 20 ans, il propose un regard humoristique, souvent poétique ou absurde sur la marche du monde.
Le dessinateur déplore "la disparition des journaux locaux et de la petite presse" et ses conséquences sur la bande dessinée.
"La BD quotidienne, c'est comme ça que toute cette convention a commencé", a-t-il rappelé, en faisant référence au Comic-Con, qui accueille chaque année des dizaines de milliers de fans et est devenu un rendez-vous majeur pour le cinéma et la télévision.
Mais "notre habitat naturel est en train de disparaître", a-t-il regretté.
Cela ne l'empêche pas pour autant de conserver un optimisme inébranlable quant à l'avenir de la BD. "Macanudo est un mot argentin pour dire que tout va bien", rappelle-t-il.
Avec l'IA, "tout le monde est terrifié, mais la vérité est que les gens aiment qu'on leur raconte des histoires", a-t-il confié à l'AFP après sa table ronde. "Tant qu'il y aura quelqu'un qui voudra raconter son histoire sous forme de bande dessinée, il y aura quelqu'un pour vouloir la lire."
Il défend un usage transparent de l'IA dans la création, afin que le public puisse éventuellement prendre la défense de l'"art honnête".
"L'art peut être terrifiant ou drôle", a-t-il conclu. "Tout ce qu'il ne peut pas, c'est être malhonnête."