Cela fait plusieurs mois que l'Etat cherche à se désengager de l'Agence pour la création d'entreprise (APCE) sans toutefois se résoudre à la voir disparaître. Mais personne ne se bousculait, jusqu'à présent, pour reprendre les clefs de cet organisme créé dans les années 1970 et qui compte une petite cinquantaine de salariés. Une solution a finalement été trouvée ces tout derniers jours pour que l'APCE, une association privée dont 40 % du budget venait jusqu'à présent de l'Etat, puisse continuer à fonctionner.Un conseil d'administration s'est déjà tenu hier pour solder les comptes de l'exercice passé et acter la poursuite de l'activité. Aujourd'hui, une seconde réunion doit dévoiler le nom du nouveau président de l'Agence : Dominique Restino, qui a écrit un rapport récemment sur l'APCE, est un candidat sérieux. On connaîtra aujourd'hui également les 22 nouveaux administrateurs de l'agence. Parmi les bailleurs, les chambres consulaires (CCI essentiellement mais aussi chambres des métiers, auxquels se joignent experts-comptables et notaires) vont apporter 2,5 millions d'euros. Autre partenaire financier important : la Caisse des Dépôts et Consignations qui met 2 millions d'euros sur la table. Quant à l'Etat, qui souhaite se désengager financièrement à terme de l'APCE, une somme comprise entre 1 et 1,8 million venant des finances publiques devrait permettre d'accompagner la mutation de l'agence. Le Medef compte pour sa part entrer au rang des partenaires, mais dans des proportions qui seraient modestes. « Notre contribution dépend beaucoup de la stratégie qui va être mise en place. Il faut une structure qui soit beaucoup plus performante sur les informations fournies au niveau régional notamment. Mais l'APCE est une vitrine indispensable pour l'entrepreneuriat en France », estime Thibaut Lanxade au Medef.

Une restructuration nécessaire

Avec ce tour de table, l'APCE obtient un sursis de quatre mois. Les nouveaux administrateurs se donnent en effet une période transitoire qui doit aller jusqu'au 31 août pour faire évoluer la gouvernance de l'agence et ses statuts. Pour assurer sa pérennité, elle devra en passer par une restructuration de ses équipes et surtout une refonte complète de sa stratégie pour développer bien plus largement qu'aujourd'hui ses activités de service et de formation, qui lui rapportent environ 3 millions d'euros par an.