Le projet de loi réformant le statut de l'autoentrepreneur entre dans la dernière ligne droite puisque la commission mixte paritaire réunissant sénateurs et députés pour voter le texte définitif se réunit demain. Ce texte fait de l'autoentrepreneur le statut de référence en matière de microentreprise. Un beau succès pour les défenseurs du régime, notamment l'Union des autoentrepreneurs (UAE).Pour couronner ce succès et faire des autoentrepreneurs des chefs d'entreprise comme les autres, cette dernière demande depuis plusieurs mois à faire son entrée au Medef. La semaine dernière, lors du conseil exécutif, cette possible adhésion, qui devait être une formalité, a fait l'objet de discussions musclées entre les différentes fédérations professionnelles présentes autour de la table. La fédération du bâtiment, notamment, a envoyé une fin de non-recevoir à toute adhésion, fût-elle symbolique. C'est le cas ici puisque l'UAE ne serait pas adhérente au sens plein, ce qui suppose un droit de vote en assemblée générale et surtout le paiement d'une cotisation, mais serait simplement membre associé. Ce statut permet seulement de participer aux travaux du Medef. D'autres associations, telles qu'Ethic ou encore l'Asmep ETI, sont ainsi des membres associés du mouvement.

« Manque de pédagogie »

Pour certaines fédérations, le bâtiment en tête, mais aussi le Syntec ou encore les fédérations de taxi, ce projet d'adhésion est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. « On n'est pas tout à fait de la même planète. C'est une pseudo-adhésion, c'est du bricolage », fait valoir un des opposants. Ces fédérations restent surtout sur leur faim car la loi Pinel, selon elles, n'a pas réglé toutes les questions, en particulier pas celle des activités secondaires (c'est-à-dire les salariés du bâtiment, par exemple, qui pratiquent une seconde activité comme indépendant en parallèle et qui peuvent faire concurrence aux artisans professionnels). « Il a manqué un peu de pédagogie autour de cette adhésion. Il faut laisser passer un peu de temps, mais cela va se faire », promet un responsable du Medef. « Il faut que certaines fédérations digèrent la loi Pinel, ça ira mieux après », se rassure un autre. Le prochain conseil exécutif, dont le vote est consultatif mais néanmoins obligatoire pour toute nouvelle adhésion comme membre associé au Medef, aura lieu début juin.