C'est une bonne nouvelle pour les entreprises : depuis le début de l'année, les banques se montrent moins frileuses dans l'octroi de crédits court terme. Entre janvier et mars, l'accès au crédit de trésorerie a atteint un taux d'obtention (crédit obtenu au moins à 75 % de la somme demandée) de 70 %, soit deux points de mieux qu'au dernier trimestre, selon le baromètre de la Banque de France qui se base sur les réponses des emprunteurs et non des banques prêteuses. Au premier trimestre 2014, la demande en crédit d'investissement affiche des taux d'obtention stables, supérieurs à 90 % pour les PME comme pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI).Le petit rebond des crédits de trésorerie est un signal d'autant plus positif que ce type de financement est en général plus compliqué à obtenir. En effet, en période de ralentissement économique, les entreprises cherchant un crédit court terme peuvent être aux abois, ce qui les rend effectivement plus risquées. Symétriquement, la non-obtention d'un crédit de trésorerie peut précipiter les problèmes de l'emprunteur.

La taille de l'entreprise discriminante

Derrière ces chiffres encourageants, les entreprises sont loin d'être égales devant le crédit, la taille étant très discriminante. On le voit en particulier dans le crédit de trésorerie pour lequel les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont mieux servies que les PME. Plus généralement, les taux d'obtention diminuent avec la taille de l'entreprise. Or, ce sont justement les plus petites entreprises qui dépendent le plus directement de leur banque pour se financer.Autre problème, les chiffres de la Banque de France traitent de réponses données à une demande de crédit exprimée. Or, cette demande est assez faible : autour de 20 % seulement des PME ont demandé un nouveau crédit d'investissement au cours du premier trimestre et à peine 6 % un crédit de trésorerie. Cette faiblesse de la demande se retrouve dans le surplace des encours de crédits aux entreprises : à fin février le stock de prêts aux PME grimpait de 0,8 % sur un an, et reculait de 0,4 % pour les ETI. Ce n'est bien sûr pas les banques qui a elles seules peuvent relancer cette demande, mais il y a sans doute plus à faire pour encourager la clientèle à exprimer ses besoins. Une part non négligeable de dirigeants pratiqueraient l'autocensure pensant à tort ou à raison qu'ils ne seront pas bien reçus.