Après avoir examiné les offres de reprise concernant Valdunes, fabricant de matériel roulant ferroviaire et urbain (roues, axes essieux montés et triangles de freins) en redressement judiciaire depuis fin mars dernier, le tribunal de commerce de Valenciennes a choisi celle du chinois MA Steel. Leader chinois de l'industrie sidérurgique et une des cinq entreprises les plus importantes cotées en Bourse en Chine, avec un chiffre d'affaires de 9 milliards d'euros en 2012, le groupe est aussi le premier producteur de roues ferroviaires. Comptant 41.220 salariés, la société est essentiellement présente sur le marché chinois pour des trains qui ne sont pas à grande vitesse.MA Steel reprend les deux sites de Valdunes : à Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, et Leffrinckoucke, près de Dunkerque, ainsi que l'effectif total de 487 salariés. La nouvelle société sera rebaptisée « MG Valdunes ». « Cela va nous permettre de vendre des roues en Chine, en apportant à MA Steel notre technologie dans les produits à grande vitesse, et surtout de pénétrer le marché du TGV chinois. L'accès au marché chinois aujourd'hui n'est pas possible sans partenaire », explique Jérôme Duchange, jusque-là président de Valdunes, prochainement directeur général de MG Valdunes.

Création d'un centre de recherche

En reprenant Valdunes, le groupe chinois va pouvoir profiter du réseau commercial de sa filiale française. La part de marché de Ma Steel en Europe représente 10.000 roues, sur une capacité totale de production de 700.000 roues par an.Le chinois a par ailleurs annoncé son intention d'investir 50 millions d'euros dans les cinq ans. Les deux sites seront modernisés et verront leur capacité de production augmenter, ont promis les dirigeants. Sur les trois dernières années, le montant d'investissement a été de 5 millions. Le repreneur veut créer au sein de MG Valdunes son centre de recherche mondial pour les produits ferroviaires.L'entreprise française s'était placée en procédure de sauvegarde à l'automne puis avait demandé la mise en redressement. Pour le dernier exercice clos en septembre, le chiffre d'affaires avait atteint 86 millions d'euros, en baisse de 20 %, mais la chute s'était accélérée ces derniers mois.