Carla Bruni, ainsi que d'autres personnalités comme Nagui, le réalisateur Arnaud Viard, l'actrice Lucie Lucas, ont lu des témoignages poignants de mères en difficulté avec la justice parce qu'elles refusent de confier leur enfant à leur père soupçonné d'inceste. Ces lectures ont eu lieu lors d'un événement organisé à l'Assemblée nationale, par la députée MoDem Sandrine Josso et le collectif Incesticide.

"Au nom de la présomption d'innocence qui est très importante évidemment, (...) les mères ne sont pas du tout écoutées, et elles sont même soupçonnées", a déclaré la chanteuse à l'AFP.

Le collectif Incesticide a lancé "l'Appel des 500 mamans contre l'impunité de l'inceste paternel". Si elles refusent de remettre l'enfant au père, même pendant l'enquête, elles se mettent hors la loi: certaines sont condamnées à de lourdes amendes, à de la prison ferme ou avec sursis, au retrait de l'autorité parentale, souligne Sihem Ghars, fondatrice du collectif.

Carla Bruni a jugé "incroyable" que ces femmes soient "en plus soupçonnées par la justice, et éventuellement condamnées lorsqu'elles refusent de confier leur enfant au prédateur, à l'abuseur, au père incestueux".

"Voilà pourquoi je suis là aujourd'hui, pour soutenir toutes ces femmes qui se battent vraiment à mains nues", a ajouté l'épouse de Nicolas Sarkozy.

"Je crains que la parole de l'enfant ne soit pas encore mise au même niveau, à égalité de celle d'un adulte. Quand un enfant de 4 ans reproduit les gestes qu'il a subis, quand il y a plusieurs témoignages, quand tout est concordant, on continue de croire le père", a regretté de son côté Nagui.