La photo sera belle et c'est bien l'effet recherché. François Hollande reçoit ce matin à l'Elysée cent jeunes qui bénéficient d'un emploi d'avenir. Une première, depuis la création, à la fin de 2012, de ce dispositif permettant aux 16-25 ans peu ou pas qualifiés d'accéder à des contrats de travail de un à trois ans assortis d'une formation. La plupart de ces jeunes ont déjà été rencontrés par le chef de l'Etat ou par le ministre du Travail, Michel Sapin, lors de déplacements sur le terrain.Le chef de l'Etat lui-même avait symboliquement signé les premiers emplois de ce type - sa promesse de campagne n° 34 -, faisant de l'insertion des jeunes « une exigence morale, économique et sociale » et un levier pour « redonner confiance au pays tout entier ». Selon le ministère du Travail, un peu plus de 100.000 ont été conclus à ce jour, pour un objectif de 150.000 à la fin de l'année. « De vrais jeunes, avec de vrais emplois et de vrais projets », insiste l'entourage du président, alors que la droite ne voit dans ces emplois aidés qu'une solution « ringarde et dépassée ».A moins de deux semaines du premier tour des municipales, cette opération de communication permet à François Hollande de mettre l'accent sur un succès de sa « bataille » pour l'emploi : le chômage des jeunes, en baisse depuis l'été. « Il serait tout de même dommage de ne pas valoriser ça », glisse un ténor de la majorité.

Impopularité

D'autant que 22 % seulement des moins de 25 ans disent lui faire confiance dans le dernier baromètre CSA pour « Les Echos » (60 % d'entre eux avaient voté pour lui au second tour de la présidentielle). Cet échange avec les jeunes intervient quelques jours à peine après les chiffres de l'Insee, qui ont montré une inversion de la courbe du chômage fin 2013, contrairement à ceux de Pôle emploi. Et quelques jours après la mise sur les rails du pacte de responsabilité par le patronat et une partie des syndicats.Si le chef de l'Etat a choisi de recevoir les jeunes à l'Elysée, c'est aussi parce qu'il ne peut aller à eux. Impopulaire, François Hollande a considérablement revu à la baisse, depuis octobre, le nombre de ses déplacements de terrain. Et la campagne des municipales lui complique encore la donne. Réserve pré-électorale oblige, l'exécutif est contraint à une communication très institutionnelle. « Le président comme le Premier ministre ne peuvent quasiment rien faire, résume-t-on au sommet de l'Etat. C'est extrêmement handicapant. »