A moins de deux semaines d'une élection scrutée par le monde entier et dont l'issue reste très incertaine, les deux candidats se démultiplient, sans s'épargner.

Leurs agendas de campagne de plus en plus longs soulignent leur volonté de ne laisser aucun détail de côté et de tenter de toucher tous les électeurs, toutes les communautés avant le 5 novembre.

Mercredi, la candidate démocrate sera en Pennsylvanie (nord-est) et passera sur le gril de citoyens lui posant des questions lors d'une réunion publique sur la chaîne CNN. Un format qu'elle a peu privilégié depuis son entrée en campagne il y a trois mois.

Cet Etat, remporté par Joe Biden en 2020, est probablement le plus convoité de l'élection pour laquelle plus de 240 millions d'Américains sont appelés aux urnes. 

Kamala Harris, qui est devenue en 2021 la première vice-présidente de l'histoire des Etats-Unis, a estimé mardi que le pays était prêt à élire cette fois-ci sa première présidente.

Même si elle a tout de suite minimisé la portée historique que pourrait représenter son élection. "Ce qui intéresse la plupart des gens, c'est de savoir si vous pouvez faire le travail et si vous avez un plan pour eux", a-t-elle expliqué.

- "Sauver l'Amérique" -

L'arrivée dans la campagne de Kamala Harris a bousculé le pays qui s'attendait à vivre la revanche de 2020 entre le président Joe Biden et son prédécesseur Donald Trump. Tout a soudain basculé avec le retrait du démocrate au cœur de l'été. 

Depuis, la course entre Donald Trump et Kamala Harris, deux candidats que tout oppose, est décrite comme l'une des plus serrées de l'histoire américaine dans un pays particulièrement polarisé.

Et pour ajouter un peu de complexité au tableau: difficile de savoir si les sondages réussissent parfaitement à capter les tendances car ces derniers ont dans le passé sous-estimé l'ampleur du vote pour Donald Trump et récemment la mobilisation démocrate -- notamment celle des jeunes et des femmes -- lors des élections de mi-mandat.

Dans ce contexte, les deux candidats arpentent les Etats clés. Dans cet immense pays très divisé, ces "swing states" sont en effet cruciaux pour remporter la victoire.

Donald Trump se rend ainsi mercredi en Géorgie (sud-est) où le vote anticipé a commencé très fort. Il tiendra deux événements de campagne: une réunion publique sur le thème de la foi dans une chapelle à Zebulon, puis un meeting à Duluth.

Le candidat de 78 ans a promis mardi en cas de victoire de "sauver l'Amérique" et de mettre rapidement un terme à toutes les guerres -- au Proche-Orient et en Ukraine -- sans jamais préciser son plan.

Tenant des propos de plus en plus outranciers, il a également multiplié les attaques personnelles contre son adversaire qu'il décrit comme "une personne stupide" qui "ne mérite pas de pouvoir se présenter". "Si elle devient présidente, ce pays est fini."

S'il l'emporte en novembre, le candidat républicain sera le plus vieux président de l'histoire américaine à prêter serment.

Les deux camps multiplient les appels pour pousser les électeurs à se rendre le plus tôt possible aux urnes. Mercredi, ils étaient près de 23 millions d'électeurs à avoir déjà fait leur choix, selon l'organisation indépendante Elections Project.

"Les gens ont des opinions différentes sur le vote anticipé. L'essentiel est de sortir, de voter. Et moi, je voterai de façon anticipée", a déclaré Donald Trump à Fox News.

Samedi, pour l'ouverture du vote anticipé dans le Michigan, autre Etat clé dans le nord, la candidate démocrate sera en meeting à Kalamazoo avec Michelle Obama. L'ex-Première dame effectue cette semaine ces deux premiers événements de campagne depuis la convention en août.