Vendre sur internet ses objets personnels, une démarche qui se développe de plus en plus, mais qui parfois échoue lorsque qu’il faut ajouter des frais faramineux pour le transport. Areeba Rehman en a fait elle-même le constat. Alors qu’elle doit déménager en 2006 pour raisons professionnelles du Centre vers l’Ile-de-France, elle constate en voulant vendre des affaires sur internet que les ventes n’aboutissent pas lorsque le transport entraîne trop de frais ou est trop compliqué à organiser. A la faveur de recherches sur la toile pour tenter de trouver des solutions pour ses acheteurs, elle tombe sur une étude du ministère des transports qui indique que trop de camions circulent à vide. Pour elle, il y a forcément un lien à faire entre ces deux éléments. Alors enseignante en anglais, elle interroge son frère et son mari, tous deux ingénieurs en informatique, qui l’encouragent à développer son idée. Elle quitte son travail pour creuser son projet. Parallèlement, son frère encore étudiant développe une première version du site, qui sera mise en ligne en janvier 2008. L’idée est de proposer une plate-forme pour mettre en relation les particuliers qui cherchent à envoyer des colis à coût réduit, avec des professionnels du transport ou du déménagement qui veulent rentabiliser les déplacements de leurs camions. Les premiers ont simplement à déposer leur demande, ils reçoivent ensuite des offres de la part de professionnels préalablement sélectionnés par le site. Ils ne leur restent plus qu’à choisir l’offre qui leur convient le mieux, puis une fois l’opération réalisée, à évaluer la prestation. Du côté des professionnels, pour éviter le travail illégal, de nombreuses vérifications de documents sont effectuées avant de valider leur inscription sur le site.A peine mis en ligne, le site va connaître une première transaction alors qu’aucune publicité n’a été faite sur le lancement. Pour Areeba, c’est le signe que le marché existe. Mais il va falloir bien comprendre le comportement de l’utilisateur pour le mettre en confiance, car en 2008 il n’est pas encore entré dans les mœurs d’acheter ce type de service sur internet. Autre difficulté pour Areeba : devoir s’imposer en tant que femme, qui plus est, jeune (27 ans), dans cet univers du transport si masculin. Elle n’aura de cesse de contacter ces sociétés de transport pour mieux comprendre leur fonctionnement et leurs besoins. Aujourd’hui, l’entreprise emploie 9 personnes, et compte 5 800 transporteurs et 280 000 utilisateurs. Mais Areeba ne compte pas s’arrêter là. Dernière idée en date : faciliter encore et toujours le service pour ses clients en utilisant le système de notification de Facebook. Un bon moyen pour que clients et transporteurs s’organisent rapidement, et de façon plus sûre que par mails. Une version espagnole a été lancée en 2012 et une allemande en janvier 2014. La version anglaise est dans les starting blocks !