La transformation des entreprises requiert des compétences et des profils techniques très spécifiques. Or, à l'heure du turnover et de la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, les entreprises ont tout intérêt à s'appuyer sur leurs propres talents en interne. L'enjeu étant de les faire grandir et de les fidéliser grâce à la formation.

« Tous les collaborateurs de l'entreprise peuvent être considérés comme des talents. Néanmoins, ils doivent montrer qu'ils sont investis dans la vie de leur entreprise, qu'ils croient en son projet et exprimer de façon proactive qu'ils ont envie d'apprendre », souligne Philippe Declety, chargé du numérique et de la technologie au sein de Korn Ferry, une entreprise internationale spécialisée dans le conseil en organisation et en recrutement.

Six technologies structurantes

Miser sur la formation professionnelle constitue l'assurance de réussir sa transformation numérique, car celle-ci engendre de très forts besoins en technologies. Selon une étude concernant l'effet de la transition numérique sur les emplois et les compétences, réalisée par Atlas - l'opérateur de compétences (Opco) des entreprises et salariés des services financiers et du conseil -, six technologies s'annoncent structurantes pour l'avenir. A savoir l'intelligence artificielle (IA), le big data, la blockchain, la numérisation et l'automatisation de certaines tâches simples, le cloud et l'Internet des objets (IoT). Par ailleurs, Atlas dresse la liste de huit mutations majeures à conduire. Parmi lesquelles les nouveaux modes de travail collaboratif, l'optimisation accrue de la donnée, l'évolution de la relation client vers le multicanal.

Pour faire face à ces mutations, exploiter le potentiel des technologies et assurer le bon fonctionnement de l'entreprise, les experts s'accordent sur l'idée qu'il est stratégique de s'appuyer sur les « soft skills » (savoir-être), ou compétences non techniques. Lesquelles recouvrent notamment des compétences comportementales, relationnelles, cognitives, etc. Selon France Travail (ex-Pôle emploi), d'ici à 2030, celles-ci seront au coeur des stratégies de recrutement des entreprises.

Certaines sont indispensables à la transition numérique. Comme savoir gérer des situations complexes, résoudre des problèmes ou encore travailler de manière à la fois collaborative et autonome. Egalement indispensable, la capacité à communiquer, anticiper, avoir l'esprit créatif et critique ou encore être acteur du changement… Ces compétences intéressent autant le collectif - comme le travail en équipe - que les capacités individuelles de chacun à évaluer une situation et à réagir de la façon la plus adaptée.

Outils de mesure des compétences

Pour aider les collaborateurs à identifier et à développer les soft skills dont ils ont besoin, il existe sur le marché pléthore d'outils de mesure des compétences et des savoir-faire. « Mais le manager reste le mieux placé pour évaluer comment les salariés mobilisent leurs compétences et comment les optimiser pour contribuer à la transformation numérique de l'entreprise », indique Claire Pascal, directrice générale de Comundi, une entreprise de formation professionnelle spécialisée dans le développement des compétences.