Comme les salariés du privé, les fonctionnaires partent de plus en plus tard à la retraite. C'est la conséquence des réformes de ces dix dernières années, qui ont relevé à la fois l'âge légal et la durée de cotisation nécessaire. Mais le recul de l'âge moyen du départ a été moins marqué l'an dernier, sous l'effet des mesures décidées par François Hollande dès son arrivée au pouvoir il y a deux ans. En 2013, l'âge moyen de départ effectif des fonctionnaires d'Etat, hors militaires, a atteint 60 ans et 9 mois, précisent les documents budgétaires mis en ligne par le gouvernement cette semaine. C'est un mois plus tard que l'année précédente. « La progression est nettement moins marquée que celles de 2012 (+ 6 mois) et de 2011 (+ 5 mois) », souligne le rapport.Ce ralentissement s'explique par l'élargissement des conditions de départ anticipé pour les assurés qui ont commencé à travailler avant 21 ans (qu'ils relèvent du secteur privé ou du public). Cette promesse de campagne de François Hollande, entrée en vigueur fin 2012, a permis à 6.300 fonctionnaires d'Etat de partir avant l'âge légal en 2013 lorsqu'ils avaient suffisamment cotisé, soit deux fois plus qu'en 2012.Pour les fonctionnaires de catégorie sédentaire, comme les enseignants, l'âge du départ est resté stable l'an dernier, à 61 ans et 10 mois. Ce chiffre est supérieur à celui des salariés du secteur privé (61 ans et 1 mois). Le recul de l'âge de départ en 2013 a concerné uniquement les fonctionnaires classés en catégorie active, comme les policiers ou les gardiens de prison. Ils ont pris leur retraite, en moyenne, à 57 ans et 7 mois, deux mois plus tard qu'en 2012. S'ils ont le droit de partir plus tôt que les autres, leur durée de cotisation augmente, ce qui pousse certains d'entre eux à retarder leur départ afin de toucher une pension à taux plein. Quant aux militaires, qui bénéficient eux aussi de conditions particulières, ils ont pris leur retraite à 47 ans et 1 mois en 2013 (un peu plus de 52 ans pour les officiers, 46 ans pour les autres).

Une économie de 505 millions d'euros

La faible progression de l'âge de départ des fonctionnaires l'an dernier n'est pas une surprise. Elle a même été un peu plus forte que ce que Bercy avait anticipé. « Les assurés ont repoussé leur départ en retraite en quantité plus importante que l'hypothèse qui était faite en loi de Finances », relève le rapport. « Un grand nombre » d'entre eux ne sont pas partis dès qu'ils le pouvaient.Seuls 96.000 fonctionnaires civils sont partis, contre plus de 104.000 prévus. Du coup, les dépenses ont été un peu inférieures à ce qui était anticipé, de 505 millions d'euros. Cette économie résulte aussi d'une inflation plus faible qu'attendu, qui a conduit à une moindre revalorisation des pensions. Au total, les pensions des fonctionnaires retraités ont coûté un peu plus de 51 milliards d'euros au budget de l'Etat.