Quelques riverains se sont déplacés près de la plage de Léhan pour assister à cette scène inédite. Le toit et les murs des deux maisons ont été grignotés sous les mouvements de la pelle de démolition.

"Avec l'avis des scientifiques, la décision est tombée que la seule solution qui était pérenne, c'était de racheter ces sept maisons et de les déconstruire pour renaturer l'espace", a précisé à l'AFP Stéphane Le Doaré, président de la Communauté de communes du Pays bigouden sud (CCPBS).

La collectivité va y consacrer trois millions d'euros, provenant en majorité de fonds publics.

Deux autres maisons, parmi les sept ciblées, seront détruites à l'automne. Pour les trois dernières, les procédures prendront "18 à 24 mois".

Cette destruction à titre préventif face aux risques d'érosion du littoral et de submersion marine est une première pour la région, a rappelé M. Le Doaré.  

"C'est un exercice difficile. Quand j'ai été élu président de la communauté des communes (en 2020, ndlr), je n'avais pas imaginé qu'on aurait ce type de sujets à traiter", a-t-il ajouté. 

Ces habitations ont été construites en zone basse dans les années 70 et 80, elles étaient alors séparées de la plage par une simple dune, qui s’est amincie lentement au fil du temps, laissant les maisons sujettes aux aléas des tempêtes.  

Pour les 366 autres maisons du quartier de Léhan, deux digues vont être construites et l'enrochement sera poursuivi "pour protéger les autres habitations d'un potentiel risque de submersion", a précisé le président de la CCPBS. 

En novembre 2023, en prévision du passage de la tempête Ciaran, une vingtaine de maisons avaient d’ailleurs été évacuées par arrêté préfectoral dans la commune d'environ 2.500 habitants.

Près d'un quart des côtes en France sont en érosion, d'après le ministère de la Transition écologique, qui se base sur plusieurs études.