"Je voulais vraiment garder à l'esprit ces pièces classiques, ces basiques issus de la garde-robe masculine traditionnelle", a expliqué le styliste à la presse à l'issue du show, acclamé par le public.

"Je réfléchissais à la différence entre le formel et le décontracté: qu'est-ce qui fait qu'un vêtement paraît formel ou au contraire décontracté ? Comment puis-je élever des éléments casual (décontractés, NDLR) ou atténuer les éléments formels ? C'était vraiment au cœur de l'exercice", a poursuivi le trentenaire.

Sur le podium, cette réflexion se traduit par une série de pièces aux volumes maîtrisés: manteaux trapèze, trenchs en soie, caleçons, mini-shorts mais aussi tops ajustés à col bateau ou à épaulettes, que Klausner imagine volontiers comme des hauts de soirée pour hommes.

Le tout dans une palette de couleurs marquée, avec du rouge vif, du fuchsia éclatant, du bleu profond ou du vert et du orange très années 1970, sans oublier les rayures, toutes sortes d'imprimés ou encore les broderies de perles scintillantes.

La taille est parfois marquée par un paréo noué ou par une ceinture de smoking. Un accessoire "très ludique" que le créateur a décliné en satins colorés, en imprimés, en broderies.

Nommé en décembre pour succéder au fondateur de la maison de couture Dries Van Noten, qui a pris sa retraite l'an dernier, Julian Klausner avait présenté en janvier une première collection homme à Paris, avant une première collection féminine très remarquée en mars.

- "Dancing texture" -

La maison japonaise Issey Miyake a, de son côté, présenté pour la deuxième fois à Paris les créations de son label IM Men, créé en 2021 et dirigé par Sen Kawahara, Yuki Itakura et Nobutaka Kobayashi.

Introduite par des danseurs semblant venir d'un futur intergalactique ou encore du désert et exécutant une chorégraphie surréaliste, cette collection intitulée "Dancing texture" fait une fois de plus la part belle aux matières fluides.

Inspiré par le céramiste japonais Shoji Kamoda, connu pour ses formes audacieuses et ses ornements décoratifs, ce vestiaire propose des pantalons et tuniques amples aux motifs rappelant ceux de l'artiste japonais.

Certains vêtements sont plus près du corps, comme ces ensembles pantalons et hauts à manches longues en dentelle ou en matière plus texturée.

Les têtes sont ornées de coiffes extravagantes ou de chapeaux cloche redescendant jusque sur les yeux.

La palette est vaste, des tons minéraux aux plus vifs, comme du bleu saphir, des orange et vert fluos. 

Le Chinois Sean Suen, à la tête de la maison éponyme, a lui proposé une collection baptisée "rêverie" jouant sur une superposition de tissus et le contraste des textures. 

Les pulls en maille se portent courts, au-dessus de chemises longues et de jupes en soie laissant apercevoir des bermudas en cuir. La palette reste sobre, avec du blanc cassé, du noir, du gris ou du rose pâle.

- Ambiance seventies -

Chez Amiri, les années 1970, teintées d'une touche d'exotisme, ont fait leur retour. Pantalons flare, chemise à jabot disco, cols pelle à tarte, pulls à motifs losanges et peignoirs en satin négligemment noués sur les hanches sont de sortie, le tout rehaussé de broderies à paillettes.

Le Japonais Yohji Yamamoto a lui présenté des créations légères sur le thème de l'océan, dans ses tons sombres emblématiques, des kimonos asymétriques en soie et des chemises amples en lin tombant sous les genoux côtoyant des cardigans en maille délicate et des costumes amples.

Certaines de ses tenues arborent des phrases en français et en anglais, telles que "No more wars" ("plus de guerres") ou "De la musique avant toute chose".

Le couturier américain Rick Owens, dont le défilé a conclu cette troisième journée sur six, a de son côté démontré une nouvelle fois son goût pour les vêtements moulants, les longs imperméables en cuir style "Matrix", les t-shirts qui couvrent à peine le nombril et les manches extra-longues.

Le Palais Galliera, musée de la mode à Paris, consacre une rétrospective à son univers gothique à partir de samedi.