Investir, oui, mais dans quelles start-up ? Alors qu'une nouvelle génération de business angels émerge dans la French Tech, les secteurs dans lesquels ils injectent de l'argent sont, dans les grandes lignes, assez proches de ceux qu'affectionnent leurs aînés.

Selon une étude exclusive d'Angelsquare pour « Les Echos », les moins de 35 ans soutiennent en priorité le logiciel sur abonnement (57,1 %). Un secteur ancien, revitalisé par les progrès fulgurants dans l'intelligence artificielle, qui offre de nombreuses opportunités d'investissement, tout en donnant des garanties financières.

Quand ils sont performants et trouvent leur marché, les logiciels sur abonnement ont des revenus prédictifs et le passage à l'échelle est plus facile qu'une start-up qui fait du « hardware ». Résultat : les multiples de valorisation des champions du secteur sont élevés… et leurs business angels peuvent espérer toucher un joli pactole au moment de leur sortie.

Investissements surtout en France

Leurs autres secteurs de prédilection sont la fintech (42,9 %), l'impact (33,3 %), la cybersécurité (26,2 %) et la deeptech (16,7 %). Ce dernier domaine, en plein essor, se caractérise par des cycles de développement plus longs puisqu'il nécessite un gros effort de R&D. Dans le projet de loi de finances pour 2024, de nouvelles mesures concernant le financement des start-up, deeptechs comprises, ont été incluses par le député Paul Midy.

Les nouveaux statuts JEIC (jeunes entreprises innovantes en croissance) et JEIR (jeunes entreprises d'innovation et de rupture, à savoir les deeptechs) donnent le droit à des incitations fiscales avec une réduction d'impôt sur le revenu (entre 30 et 50 %) pour des investissements allant jusqu'à 100.000 ou 150.000 euros.Les business angels en herbe investissent à une écrasante majorité dans l'Hexagone (92,9 %). Un chiffre assez similaire à celui de l'ensemble des investisseurs (95,7 %). « Cette tendance indique une préférence marquée pour le marché domestique, probablement due à une meilleure connaissance et à un réseau établi », observent les auteurs de l'étude. Quand ils accompagnent des start-up à l'étranger, ils s'orientent surtout vers les Etats-Unis (23,8 %), le Royaume-Uni (16,7 %) et l'Union Européenne (14,4 %).

Approche plus collaborative

Par ailleurs, une grande majorité des jeunes business angels (90,5 %) se rendent disponibles sur demande auprès des entrepreneurs. « Ce qui est significativement plus élevé que l'ensemble des investisseurs (51,7 %) », constate l'étude. Cette tendance suggère une volonté d'être plus réactifs qu'intrusifs dans la gestion des start-up.De manière générale, les jeunes business angels sont moins engagés dans l'opérationnel (7,1 % par rapport à 19 % de l'ensemble des business angels). Ils sont aussi légèrement moins impliqués en termes de mentorat (45,2 % contre 52,6 %). Ce qui peut s'expliquer par leur plus faible expérience ou une moindre expertise.En revanche, ils s'illustrent davantage dans leur mise en relation avec d'autres investisseurs et partenaires (57,1 %) que leurs aînés (46,6 %), reflétant peut-être une approche plus collaborative de l'entrepreneuriat et une facilité à créer des connexions à l'heure de LinkedIn et des messageries instantanées.

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