En entrant dans la prison de Machala, proche de la frontière avec le Pérou, les policiers ont trouvé "14 personnes tuées", a déclaré un policier au visage masqué à la chaîne Ecuavisa, ensuite identifié comme étant le colonel William Calle, responsable de la police locale. 

Parmi eux se trouvaient 13 détenus et un gardien de prison.

Il a également fait état de 14 blessés et de détenus ayant pris la fuite, dont 13 ont pu être retrouvés.

La police a affirmé avoir pris le contrôle de la prison, d'une capacité d'environ 600 détenus mais qui accueille le double de prisonniers.

Des coups de feu ont été entendus vers 02H00 heure locale (07H00 GMT), alertant les gardiens de prison et les policiers gardant les lieux.

Les affrontements entre groupes rivaux ont duré environ 40 minutes et les détenus ont fait usage d'armes à feu, de "bombes et grenades", selon le colonel.

Dans des vidéos diffusées par la police, on aperçoit des forces de l'ordre lourdement armées pénétrer dans la prison au milieu des détonations.

Le colonel Calle a attribué les meurtres à des "rivalités" entre bandes criminelles. Les victimes appartenaient aux gangs de Los Choneros et Los Lobos, deux des plus importantes organisations criminelles d'Équateur. 

Il a également reconnu un "manque de technologie" pour contrôler les objets entrant dans les prisons et l'existence de "complicités" au sein des établissements pénitentiaires.

En 2024, les militaires ont pris le contrôle des prisons du pays sur ordre du président Daniel Noboa, qui a déclaré le pays en conflit armé interne face à la flambée de violence que traverse le pays. 

Cependant, en août de cette année, huit d'entre elles, y compris celle de Machala, ont été transférées à la police. 

L’Équateur, pays de 18 millions d'habitants situé entre les deux principaux exportateurs de cocaïne au monde, la Colombie et le Pérou, connaît une vague de violence sans précédent due aux luttes entre gangs criminels, liés aux cartels mexicains et colombiens.

Il est devenu un lieu de stockage de la drogue et le point de départ de 70% de la cocaïne mondiale, destinée majoritairement aux Etats-Unis et à l'Europe.

Les prisons équatoriennes, centres d'opération pour les groupes de narcotrafiquant, sont régulièrement le théâtre d'affrontements qui ont ayant entraîné la mort d'environ 500 détenus depuis 2021.

La plus grande tuerie carcérale du pays s'est produite en 2021, lorsque plus d'une centaine de détenus ont été assassinés dans une prison de de Guayaquil (sud-ouest). Les détenus avaient diffusé en direct et sur les réseaux sociaux ces affrontements sanglants, montrant des corps décapités et calcinés.