Du bric-à-brac de WeFix émergent des micro-ondes, des machines à café et des réfrigérateurs, qui seront bientôt rejoints par des téléphones portables ou ordinateurs.

"On compte en Tunisie huit millions d'appareils électroménagers et neuf millions de portables, et aucun service pour vous en débarrasser. On en trouve dans les rues, dans les poubelles", explique à l'AFP M. Cheriha, 42 ans, revenu de France en 2010 après ses études d'ingénieur.

La Tunisie fourmille de réparateurs mais ce qui fait la particularité de WeFix, selon lui, c'est de proposer, via une plateforme internet, "un service tout-en-un": réparation à domicile, collecte et reconditionnement des appareils usagés (sur demande ou dans des points dédiés) et recyclage des pièces détachées. 

Objectifs premiers: agir sur les modes de consommation, "réparer pour 10% du prix d'achat et prolonger de cinq ans la vie d'un appareil". Et suivre "une démarche sociale", en offrant des "appareils reconditionnés jusqu'à 60% moins chers qu'un produit neuf", quand le salaire moyen en Tunisie ne dépasse pas les 1.000 dinars (300 euros).

WeFix cherche aussi à avoir un "impact environnemental" positif, dans un pays qui pratique l'enfouissement massif des ordures.

Malgré des décharges archi-pleines, il n'y a "pas de filière de collecte, transport et recyclage" des 80.000 tonnes de déchets électriques et électroniques produits chaque année par les ménages, note Walim Merdassi, expert en gestion des déchets chez ICP Consulting.

WeFix entend faire sa part avec l'idée d'arriver "au stade ultime du recyclage", en alimentant son stock de pièces de rechange "à partir des appareils collectés", et en revendant les matériaux (or, aluminium, cuivre, platine) qu'ils contiennent.

Lancée à la mi-2022, la start-up dit avoir atteint 20 tonnes de "déchets évités" dès 2023, 80 tonnes l'an passé et prévoit 120 tonnes en 2025.

Elle fait travailler une vingtaine de personnes dans trois villes et compte, une fois étendue à toute la Tunisie, s'implanter au Maroc.  

Pour s'agrandir, son fondateur devra toutefois résoudre un problème: le recrutement. Car "de nombreuses compétences en électronique" émigrent vers l'Europe, où il y a "une forte demande dans le reconditionnement".