Sur le marché de l'emploi, les bonnes nouvelles sont suffisamment rares pour être soulignées. Selon une enquête réalisée par Pôle emploi, les administrations et les entreprises ont l'intention d'embaucher plus en 2014 qu'en 2013. Les projets de recrutement sont en hausse de 5,4 % par rapport à l'an dernier. Plus de 1,7 million d'embauches sont prévues, soit 90.000 de plus que l'année passée. Preuve du regain d'optimisme des patrons, 19,5 % des employeurs envisagent au moins un recrutement cette année, un niveau jamais atteint depuis 2010. Autre motif de satisfaction, 35 % des projets d'embauche sont jugés difficiles par les employeurs, contre 40 % l'an dernier. Bref, une embellie semble se dessiner.Toutefois, il faut relativiser cette reprise. « Certains recrutements ne se traduiront pas par des créations nettes d'emplois puisqu'il s'agira de salariés débauchés dans d'autres entreprises », souligne Stéphane Ducatez, directeur des études de Pôle emploi. En clair, l'inversion de la courbe du chômage n'est pas encore certaine.Ensuite, 39 % des projets de recrutement portent sur des emplois saisonniers, contre 36 % en 2013. « La hausse des intentions de recrutement pour 2014 tient essentiellement à des perspectives d'embauche à caractère saisonnier. Les perspectives de recrutement non saisonnier restent stables », pointe Pôle emploi. Et un tiers seulement des projets d'embauche devraient se traduire par un contrat à durée indéterminée (CDI).

Tension sur certains métiers

Par ailleurs, « il existe une propension à recruter plus faible chez les petites entreprises », note Stéphane Ducatez. Ce qui a poussé Pôle emploi à lancer des expérimentations dans plusieurs régions pour mieux répondre à la demande des patrons de PME, importants gisements d'emplois. Enfin, « la situation est extrêmement contrastée selon les territoires », constate Thomas Cazenave, directeur général adjoint de Pôle emploi. La façade Atlantique, les Alpes, la Côte d'Azur et les grandes métropoles sont les zones les plus dynamiques de l'Hexagone.Reste que certains métiers vont tout de même connaître des tensions. Les embauches seront concentrées dans les services, qui représentent les deux tiers des projets. La France aura besoin d'agents d'entretien, de professionnels de l'animation socioculturelle, de serveurs et de cuisiniers. Ce sont toutefois les ingénieurs en R&D et en informatique que les employeurs redoutent d'avoir les plus grandes difficultés à recruter. Dans 80 % des cas, les difficultés à trouver les employés qualifiés tiennent à l'inadéquation du profil des candidats.