Des progrès en matière de diversité et inclusion sont constatés au sein des entreprises françaises, mais une marche leur reste encore à franchir, à en croire une enquête menée, en mars 2024 en France, auprès de 1.023 salariés âgés de 18 ans et plus et réalisée avec l'aide du cabinet Bain & Company, partenaire d'AFL Diversity. A l'occasion de l'ouverture des candidatures de la troisième édition du Grand Prix Diversité & Inclusion.

30% des salariés français se sentent appartenir à une diversité liée à leur apparence physique (surpoids, taille, tatouage visible, etc.), 24% à une diversité sociale (quartier de la politique de la ville ou QPV, zones rurales, milieu social). A noter : 23% se rangent dans la catégorie « senior » et 15% « handicap ». Et quand 15% sont issus de la diversité culturelle (origines, couleur de peau), 12% se déclarent LGBT+ (21% chez les 18-35 ans et 10% chez les plus de 35 ans).

Au total, 56% des salariés français se déclarent appartenir à au moins une diversité et 31% à au moins deux. Une majorité d'entre eux se déclarent par ailleurs sensibles, promoteurs ou militants sur les sujets de diversité et inclusion (58% des répondants) ; seuls 2% des répondants se déclarent détracteurs.

Les jeunes sont plus engagés

L'appétence aux sujets diversité et inclusion varie selon l'appartenance à une ou plusieurs diversités et selon les secteurs d'activité ou niveaux hiérarchiques occupés. Ainsi, 67% des salariés appartenant à la diversité se déclarent sensibles, promoteurs ou militants, contre 46% de ceux qui n'appartiennent à aucune de ces diversités. Dans le détail, 65% des femmes se déclarent - elles aussi - sensibles, promoteurs ou militantes, contre 51% des hommes. D'un point de vue social, 66% des cadres ont des convictions similaires à celles des femmes contre 55% des employés et 54% des ouvriers et employés agricoles.Mais ce sont les jeunes qui sont plus engagés sur ce sujet, puisque les 18-35 ans se considèrent plus promoteurs et militants actifs que leurs aînés (22% contre 12% pour les plus de 35 ans).Cependant, une large majorité de salariés voit les engagements pris en matière de diversité et inclusion comme un axe de communication (74%) et comme peinant à s'incarner au quotidien (53%). Ces pourcentages - sont bien plus importants chez les salariés issus de la diversité (82% et 63). Seuls 14% des salariés sont pleinement convaincus que l'engagement des entreprises est de nature à lutter efficacement contre les discriminations.

Dans ce contexte, environ un tiers des salariés pensent que leur entreprise est en retard par rapport à la société. Près de 40% souhaitent qu'elle s'engage davantage et 60% sont pessimistes quant à la capacité de leur entreprise à poursuivre des actions en faveur de la diversité et et de l'inclusion. Les salariés de moins de 35 ans sont les plus demandeurs d'un engagement plus fort (environ 50% souhaitent que leurs entreprises s'engagent davantage).

Des critères stratégiques

Résultat : les salariés militent pour plus de sensibilisation et d'incarnation en faveur de la diversité et de l'inclusion. Une très large majorité (+70%) est favorable au développement d'un cadre réglementaire - au sein et en dehors de l'entreprise - plus contraignant afin de lutter efficacement contre les comportements non respectueux et les discriminations en entreprise. Plus de 50% des salariés sont favorables à la mise en place de politiques de quotas pour garantir la représentation de toutes les diversités en entreprise. Sur ce sujet cependant, une divergence se fait jour selon l'âge et l'appartenance à une diversité : près de 70% des moins de 35 ans sont favorables à la mise en place de quotas, quand seulement 40% des hommes non-issus de la diversité le sont.Or les critères de diversité et d'inclusion deviennent stratégiques à la fois pour le recrutement et la rétention des talents. Du reste, l'importance de la diversité et de l'inclusion, comme critère prioritaire pour accepter une offre d'emploi, a doublé depuis 2023 pour s'établir à environ 30% des employés.Ainsi, pour ces raisons, plus de 40% des salariés sont prêts à renoncer à une partie de leur salaire (jusqu'à 10% ou plus de leur salaire pour 30% d'entre eux) pour travailler dans une entreprise en ligne avec leurs valeurs.Le non-respect de la diversité et de l'inclusion est un critère majeur de démission. Plus de 50% des salariés envisageraient de démissionner en cas discrimination constatée dans l'entreprise ou de désaccords avec les pratiques environnementales ou les valeurs portées par l'organisation. Chez les moins de 35 ans, ce sont plus de 60% qui seraient prêts à renoncer à une partie de leur salaire, et une proportion comparable à démissionner s'ils constataient que leur entreprise traite différemment ou discrimine un ou une salarié(e) en raison de ses différences.