Un raid aérien a touché en matinée un groupe de personnes qui patientaient devant un établissement médical de Deir al-Balah, faisant 17 morts dont huit enfants, a indiqué à l'AFP Mohammad al-Moughayyir, un responsable de l'organisation de premiers secours.

Plus au sud, à Khan Younès, trois enfants, dont le plus âgé avait cinq ans, ont été tués avec leur mère dans un autre bombardement, selon la famille.

"Pourquoi ces enfants sont-ils tués? Est-ce qu'ils ont participé à l'attaque du 7-Octobre ou attaqué les Juifs? Assez de massacres d'enfants!", a lancé Anwar Jadallah, leur oncle, près des dépouilles.

Alors que des discussions indirectes sur une trêve ont lieu à Doha entre Israël et le Hamas, M. Netanyahu a aussi averti qu'Israël reprendrait la guerre en l'absence d'un accord de cessez-le-feu permanent, qu'il a conditionné au désarmement du mouvement islamiste palestinien.

Plus tôt, le Hamas a évoqué des pourparlers difficiles à Doha et affirmé son opposition à un accord de trêve qui maintiendrait une présence militaire d'Israël dans la bande de Gaza, dévastée par 21 mois de guerre.

Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas. 

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et ses troupes ont lancé une offensive particulièrement meurtrière, s'emparant de vastes secteurs du territoire palestinien.

"Au début d'un (éventuel) cessez-le-feu (de 60 jours), nous entamerons des négociations sur la fin définitive de la guerre", a dit M. Netanyahu dans une vidéo depuis les Etats-Unis, où il a rencontré à deux reprises le président Donald Trump.

Le dirigeant israélien a énuméré plusieurs conditions: "le Hamas doit déposer les armes, Gaza doit être démilitarisée, le Hamas ne doit plus avoir de capacités militaires ni de gouvernance".

"Si cela peut être obtenu par la négociation, tant mieux. Sinon, nous l'obtiendrons par d'autres moyens, par la force de notre armée héroïque", a-t-il prévenu.

L'accord de trêve en discussion à Doha porte sur une trêve de 60 jours, associée à la libération de dix otages vivants et au retour en Israël des dépouilles de neuf autres selon Washington.

Le Hamas a maintes fois dit exiger le retrait israélien de Gaza, des "garanties" sur le caractère permanent d'un cessez-le-feu et une reprise en main de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.

- "Pas entre nos mains" -

Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Alors que les proches des otages demandent qu'ils soient tous libérés d'un seul coup, M. Netanyahu a affirmé que cela ne dépendait pas d'Israël. 

"Nous traitons avec une organisation terroriste brutale et nous voulons libérer tout le monde en une seule fois. Mais ce n'est pas toujours entre nos mains", a-t-il dit dans la vidéo.

Dans un entretien au journal autrichien Die Presse, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a évoqué la libération de huit otages dans un premier temps, puis de deux autres au 50e jour de la trêve. 

Il a par ailleurs estimé qu'un exil des dirigeants du Hamas pourrait "faire partie de la solution pour mettre fin à la guerre".

Le mouvement palestinien avait accusé mercredi Israël "d'intransigeance" aux négociations, menées depuis dimanche par le biais des médiateurs - Qatar, Etats-Unis, Egypte.

"Nous ne pouvons accepter que se perpétue l'occupation (israélienne) de notre terre", a insisté un haut responsable du Hamas, Bassem Naïm.

Donald Trump pousse pour une trêve au plus vite et son chef de la diplomatie Marco Rubio a dit avoir "bon espoir" qu'un accord puisse être conclu, tout en critiquant "le refus du Hamas de désarmer".

- "Assez!" -

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. 

Dans la bande de Gaza assiégée par Israël et affamée, au moins 57.762 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive de israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

De son côté, l'ONU a pu faire entrer environ 75.000 litres de carburant dans Gaza, "la première cargaison de ce type en 130 jours", même si, selon l'Organisation, cette quantité est largement insuffisante pour faire face aux pénuries.