Aux pieds des montagnes de cette île de l'archipel ouest-africain, sur une piste longeant l'océan, 18 jockeys se sont disputé mardi le prix hippique du "Sonjon" remporté par le cheval Phizer et son cavalier Kêkê.

Les chevaux ont concouru pendant trois heures au bruit des tambours et du tumulte de la foule en liesse réunie pour encourager les compétiteurs.

Venu pour assister au "spectacle équestre", Stivan Brito, un militaire de 29 ans, a raconté à l'AFP apprécier "l'atmosphère festive" et souligne "l'importance de perpétuer les vieilles traditions". 

Mêlant tradition sacrée et profane, ces réjouissances datant du XVIIe siècle, attirent chaque mois de juin des milliers de Cap-Verdiens dans la ville de Porto Novo sur l'île volcanique de Santo Antão.

Pendant trois jours, des pèlerins viennent rendre hommage Saint Jean-Baptiste, appelé "Sonjon" dans le créole local, lors d'une procession et de célébrations. 

Elenise Santos, 33 ans, se rend aux fêtes depuis qu'elle est enfant: "Petite, j'avais de sérieux problèmes de santé, donc ma mère a fait le vœu de toujours m'emmener à la procession si je guérissais", raconte-elle.

Aujourd'hui, cette enseignante continue de perpétuer cette "culture" et cette "tradition" chères à son île.

Point culminant des festivités, la parade du "Sonjon revoltiod" (Saint Jean en révolte), a vu défiler samedi soir plusieurs groupes de danse.

Chaque quartier affiche ses costumes traditionnels et arbore des outils de la culture locale comme de vieilles lampes à huile ou des ustensiles de cuisine ou agricoles. 

"Nous ne pouvons pas laisser notre culture mourir", explique Antonio Manuel Pedro, membre d'un des groupes de danse qui participe à la parade depuis des années. "Je suis fier de faire partie de ce festival".

Au rythme effréné de la danse du "Kola Sonjon", symbolisant la fertilité, les participants exhibent des colliers de maïs et de cacahuètes qui représentent l'abondance. 

Située à l'extrême nord-ouest de l'archipel du Cap-Vert, au large de l'Afrique de l'Ouest, l'île de Santo Antão a été colonisée par les Portugais dès le XVIe siècle. 

Les festivités de la Saint Jean-Baptiste ont été élevées au rang de patrimoine culturel immatériel national en 2013.