Au moins 38 plaintes ont été déposées contre des responsables de la discothèque Jet Set à Saint-Domingue. Le toit du bâtiment s'est effondré dans la nuit du 7 au 8 avril pendant le concert du chanteur de merengue Rubby Perez, lui aussi tué dans l'accident. 

Les anciens joueurs de baseball Octavio Dotel et Tony Blanco figurent aussi parmi les victimes.

Si le site est interdit d'accès, un mémorial avec fleurs, bougies et photos des victimes a été érigé devant l'entrée. "Nous n'oublierons pas ceux que la négligence nous a enlevés. Justice !", peut-on lire sur une pancarte. 

"Nous voulons que justice soit rendue, car cela a été très douloureux pour nous tous", a déclaré à l'AFP Fanny Martínez, 46 ans, spécialiste en marketing  qui a perdu sa sœur et sa nièce dans la tragédie. Elle a dit refuser que "les choses restent en état, car si cela reste ainsi, la douleur sera plus grande pour nous en voyant que les choses vont rester impunies".

Sa sœur, qui vivait en Espagne, et sa nièce, qui travaillait à l'ambassade du Guatemala en République dominicaine, se rendaient pour la première fois au jet Set. 

"On les a invitées le jour-même", déplore Mme Martinez en indiquant que sa famille prépare une plainte contre les propriétaires de la discothèque. 

"Nous ne dormons pas. Chaque jour qui passe, cela nous affecte davantage (...), cela nous reste en tête. C'est une épreuve très dure, et c'est pourquoi nous voulons justice", conclut-elle, larmes aux yeux. 

Une enquête a été ouverte et le président dominicain Luis Abinader a assuré qu'il n'y aurait "aucune intervention du gouvernement" le processus judiciaire. 

Il avait reconnu qu'il n'existait aucune obligation de contrôle des établissements privés dans son pays et promis une loi dans ce sens. 

Les plaintes visent les responsables de l'établissement notamment pour "homicide involontaire" mais aussi les "institutions publiques" pour "omissions dans l'accomplissement des devoirs légaux".

Considérée comme la plus grande tragédie du siècle en République dominicaine, la catastrophe dépasse, en termes de bilan humain, l'incendie en 2005 d'une prison à Higuey, dans l'est du pays, qui avait coûté la vie à 136 détenus.