Autrice d'une quarantaine d'oeuvres, elle a été la première francophone hors d'Europe à être lauréate en 1979 du Goncourt pour son roman "Pélagie-la-Charrette".

Elle reste, à ce jour, la seule Canadienne à avoir obtenu ce prestigieux prix littéraire français.

Née en 1929, dans la province du Nouveau-Brunswick (est), Antonine Maillet a popularisé à l'extérieur du Canada l'histoire et la culture des Acadiens, ces francophones qui habitent la côte Atlantique.

"Pélagie-la-Charrette" raconte justement l'histoire d'une femme lors du Grand dérangement, la déportation par les troupes britanniques de milliers d'Acadiens vers le sud des Etats-Unis, il y a 270 ans.

"Nous sommes des éternels déportés. Comme peuple nous avons vécu un grand traumatisme. Le Grand dérangement a été l'un des premiers nettoyages ethniques dans l'Histoire de l'Occident", avait déclaré l'autrice au quotidien québécois La Presse.

Au Canada, c'est toutefois son personnage de "La Sagouine" qui reste le plus connu grâce notamment à la gouaille de cette laveuse de plancher qui fait honneur au "chiac", ce parler du sud-est du Nouveau-Brunswick, mélange de vieux français et d'anglais.

Ce personnage acadien mythique a inspiré la création d'un parc thématique très touristique au Nouveau-Brunswick: le "Pays de la Sagouine".

"Il y avait son œuvre immense, sa malice, sa force rebelle, sa conversation qui élevait l'âme. Antonine Maillet n'est plus. La Francophonie ce soir la pleure, de l'Acadie au Pacifique", a déclaré sur X le président français Emmanuel Macron. 

"Nous joignons au chagrin universel l'engagement de porter sa cause, notre langue française", a-t-il ajouté.

"Son héritage littéraire perdurera", a affirmé de son côté sur X la ministre canadienne de la Culture, Pascale St-Onge.

Celle qui était commandeure de la Légion d'honneur s'est éteinte lundi à Montréal, ville dont elle est devenue citoyenne d'honneur, où elle habitait dans la rue qui porte son nom.