La directive du département provincial de l'Education annoncée lundi s'applique aux élèves, aux professeurs et aux employés administratifs des écoles, collèges, lycées et écoles coraniques.

"Cette décision a été prise pour préserver la discipline et la concentration" des élèves, assure un communiqué du département, dans le seul pays au monde à interdire aux filles l'école au-delà de 12 ans.

Le texte, qui affirme se placer "dans la perspective de la loi islamique", accuse les smartphones de "détruire les jeunes générations".

"On n'a pas pris nos smartphones à l'école aujourd'hui", rapporte Saeed Ahmad, enseignant de 22 ans, à l'AFP. "C'est une bonne décision, pour que les élèves soient plus concentrés pendant les cours".

"Nos professeurs nous ont dit que si on ramenait un smartphone, ils fouilleraient les élèves", assure de son côté Mohammad Anwar, lycéen de 16 ans.

"Quand le prof écrivait une leçon au tableau, je prenais une photo pour pouvoir tout recopier plus tard, maintenant je ne peux plus", se lamente un autre lycéen, qui, lui, refuse de donner son nom. 

"Cette décision aura un impact négatif sur notre éducation", martèle-t-il.

Mohammed, étudiant de 19 ans dans une madrassa, assure qu'il n'y a désormais "plus aucun smartphone" dans son école coranique.

Les autorités talibanes ont déjà interdit dans certaines provinces de diffuser des images d'êtres vivants et de plus en plus souvent les responsables talibans refusent d'être filmés ou photographiés.

Il y a une semaine, le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, avait appelé cadres talibans et dignitaires religieux à réduire leur usage des smartphones.

"Depuis que le chef suprême l'a ordonné, j'ai pris un téléphone basique, avant j'avais Whatsapp sur mon smartphone, mais maintenant c'est fini", affirme ainsi à l'AFP un membre des forces de sécurité talibanes sous le couvert de l'anonymat.

"C'est un ordre des chefs et nous devons l'accepter", assure-t-il. 

Des responsables talibans ont également partagé leur numéro de téléphone avec des reporters, indiquant qu'ils s'apprêtaient à quitter la messagerie Whatsapp.