La petite bouffée d'oxygène du mois de mars est déjà de l'histoire ancienne. En avril, le moral des patrons a reculé d'un point, a souligné, hier, l'Insee. L'indicateur du climat des affaires est revenu à 94 points, c'est-à-dire au niveau auquel il stagne depuis décembre 2013, et toujours 6 points sous sa moyenne de longue période. Une tendance corroborée par le cabinet Markit, mercredi. Selon son indice PMI, l'activité du secteur privé en France a perdu en vigueur en avril, après avoir atteint en mars un plus haut depuis trente et un mois. Toujours selon Markit, l'emploi se serait replié pour le sixième mois de suite.Dans l'industrie, le repli est de 1 point, l'Insee pointant un net recul des « carnets de commandes étrangers » et des « perspectives générales de production ». Ce sont les services qui connaissent le recul le plus fort (- 3 points). Dans ce secteur, « les entrepreneurs estiment que leur activité s'est redressée sur la période récente, mais leurs anticipations pour les mois à venir sont plus pessimistes qu'en mars », note l'institut. Les anticipations d'emplois en particulier restent pessimistes. Seul l'immobilier affiche une accélération de son activité. Le climat dans le bâtiment continue de se dégrader. Les entrepreneurs sont plus nombreux qu'en mars à indiquer anticiper une baisse des effectifs.

La reprise s'accélère en zone euro

Ces données sont d'autant plus préoccupantes qu'elles contrastent avec la tendance européenne, en particulier chez nos plus proches voisins. L'activité privée en zone euro a en effet enregistré en avril sa plus forte croissance en près de trois ans. L'indice PMI en zone euro s'établit à 54 points (contre 53,1 en mars), augurant d'une accélération de la reprise dans l'ensemble de la zone. Une performance qui se traduit désormais par des créations de postes, estime Markit. L'emploi affiche ainsi sa plus forte progression depuis septembre 2011.C'est l'Allemagne qui continue de mener la reprise : le mois d'avril enregistre la plus forte croissance de l'activité depuis le début du second semestre 2011 et le gouvernement table sur une croissance très soutenue au premier trimestre (les chiffres ne sont pas encore connus).En Espagne aussi, l'optimisme est de rigueur puisque le gouvernement a revu mercredi sa prévision de croissance à 1,5 % sur la période 2014-2015, alors qu'il tablait jusque-là sur une croissance de 1 % en 2014 puis de 1,5 % en 2015. La banque centrale estime que l'activité devrait avoir progressé de 0,4 % au premier trimestre, ce qui constituerait la meilleure performance depuis le premier trimestre 2008.