« Attendez j'ai un dernier truc à vous dire, très important ! » Allongée sur son lit, Léna Situations dégaine sa carte bancaire Revolut et présente un concours à ses abonnés. Le concept ? Créer un compte chez la néobanque pour tenter d'être l'un des cinq vainqueurs qui remportera 500 euros à dépenser dans la nouvelle boutique de l'influenceuse, « Hôtel Mahfouf », privatisée pour l'occasion.

Ce type de partenariat se développe continuellement sur les réseaux sociaux. Revolut est parmi les banques qui utilisent le plus ces collaborations commerciales. « Les médias de référence de la tranche d'âge 18-30 ans c'est Squeezie , c'est Léna Situations, explique Nicolas Moalic, responsable marketing France de Revolut. C'est naturel de travailler avec ces créateurs qui sont en adéquation avec notre audience. »

L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme financier, suit avec attention le phénomène. « De telles actions de communication pourraient avoir un effet non négligeable sur un public plutôt jeune, rappelle l'autorité. En matière bancaire et assurantielle, nous n'avons pour le moment pas observé de dérives. »

Plusieurs avantages

Léna Situations est une ambassadrice de choix pour Revolut. Chaque mois d'août depuis 8 ans, la vidéaste publie une vidéo par jour sur YouTube. Baptisés « vlogs d'août », ces vidéos sur son quotidien cumulent entre 1 et 1,5 million de vues chaque jour, une audience proche d'une chaîne de télévision. Toutefois, contrairement au public du petit écran, ce million de personnes est très majoritairement jeune. Autrement dit, la cible idéale pour Revolut.La régularité du contenu est un facteur déterminant pour conclure un partenariat. « Lorsqu'on lance un produit bancaire, on peut très rapidement en faire la promotion avec ces créateurs, précise Nicolas Moalic. Ils vont expliquer directement le produit à leur communauté dans des termes plus simples qu'une publicité classique. » La multitude d'influenceurs permet à Revolut de trouver des ambassadeurs pour tous types de produits. En Angleterre, la banque avait choisi de promouvoir ses avantages dans les restaurants avec des vidéastes spécialisés dans la gastronomie. De même, l'absence de frais à l'étranger est mise en scène avec des influenceurs amateurs de voyages.Côté réglementaire, la loi exige que la mention « collaboration commerciale » soit présentée de manière explicite au moment de l'annonce. L'ACPR ajoute que les attentes sont les mêmes que pour le reste de la publicité : « caractère clair, exact et non trompeur ». Les communications doivent également contenir des messages d'information selon le produit bancaire vendu.

D'après Nicolas Moalic, les collaborations avec les influenceurs ont débuté « il y a au moins trois ans ». La néobanque affirme être souvent sollicitée par les créateurs de contenu pour établir des partenariats. Elle n'hésite pas à les mettre en avant dans les gros événements qu'elle parraine, notamment le match de NBA de Paris en janvier dernier.

Ce modèle promotionnel convient mieux à Revolut que la publicité classique. « Au lieu d'investir et de devoir amortir un spot publicitaire sur un an, on paye un peu tout le temps tout en adaptant les partenariats à nos nouveaux produits », décrit le responsable marketing. La néobanque britannique estime gagner en flexibilité en sélectionnant les influenceurs selon leur public avec des contrats à durée variable selon les volontés respectives.