L'entrepreneuriat a un appétit d'ogre. Cette passion dévore votre énergie, votre temps, votre argent, mais aussi votre état d'esprit. Faites attention à ce qu'elle ne vous avale pas tout cru ! Autoentrepreneur, solopreneur, entrepreneur, même combat pour tous.En 2020, Justine Lambert a fondé Brains with Benefits, une communauté d'entraide pour entrepreneurs et indépendants. Avec ses membres, elle a résolu plus de 320 problématiques liées au marketing, au business plan, au mindset ou à la prospection. Désormais coach en entrepreneuriat, elle partage ces réponses, acquises lors des sessions de brainstorming, autour de sept verbes pour conjuguer l'entrepreneuriat dans la durée. Avec ce septième verbe « s'écouter », l'entrepreneuse vous invite à prendre de la distance sur votre activité.Au lieu de foncer, prenez du recul sur la situation réelle de votre entreprise. Sinon vous risquez de vous épuiser, de vous ruiner et de perdre votre confiance en vous. La règle première, c'est de faire le point à chacune des étapes de la vie de votre boîte.

VIDEO / Les cinq bonnes questions à se poser pour ne pas s'entêter

Se fixer des limites

Gardez les pieds sur Terre dès le démarrage de votre entreprise. Donnez-vous une date de fin à respecter si votre projet n'est pas rentable après une durée déterminée. En 2020, Justine Lambert s'était laissé trois ans pour faire décoller Brains with Benefits et jeter l'éponge en cas d'échec. Des limites horaires et financières à définir en parallèle de vos objectifs de chiffre d'affaires par exemple.Il faut donc veiller au grain. Faites un point tous les six mois pour réaliser un état des lieux de votre business model. Etat du chiffres d'affaires, de la trésorerie, du marché... Rien ne doit être laissé au hasard. La concurrence et la taille de vos parts de marché doivent être aussi étudiées. Ont-elles augmenté ? Diminué ? Stagné ?L'entrepreneuse conseille de regarder la direction actuelle de votre entreprise et d'envisager son évolution par la suite. « Lorsque vous n'arrivez plus à vous projeter, c'est qu'il n'y a peut-être pas de 'suite' à écrire », souligne Justine Lambert. Dans ce cas-là, mieux vaut ne pas trop s'entêter.

Dire stop

Le premier « red flag », c'est l'état de votre trésorerie. « Vous vous dites que vous ne pouvez plus tenir financièrement ? C'est peut-être le moment de dire stop », estime Justine Lambert. Quand votre rémunération ne vous convient pas - ou plus -, il est temps de prendre du recul.Même constat, lorsque vous n'arrivez plus à pitcher votre produit ou service en regardant vos clients, prospects ou investisseurs droit dans les yeux. « J'appelle ça de la pitch overdose », explique l'entrepreneuse. Votre projet ne vous plaît plus, vous n'êtes plus aligné avec ce dernier. « Quand vous n'êtes plus la locomotive de votre boîte, vous ne la faites plus avancer, et c'est d'autant plus vrai si vous êtes solopreneur », relève la fondatrice de Brains with Benefits.

Le début de la fin de sa marque

N'hésitez pas à vous faire conseiller. « Vos parents risquent de vous encourager à retourner vers le salariat, mais interrogez des entrepreneurs qui ont pivoté, sont redevenus salariés avant d'entreprendre à nouveau », recommande Justine Lambert. C'est en consultant vos pairs et mentors que vous trouvez d'autres alternatives. En déjeunant avec Hamza Chaoui, l'un de ses mentors, l'entrepreneuse a dû répondre à deux questions : Quelles actions veux-tu tenter pour sauver ta boîte et partir sans regret ? Et quels nouveaux problèmes dois-tu solutionner pour que ton entreprise s'en sorte ? « Si ce sont toujours les mêmes difficultés que tu dois résoudre depuis le début, alors c'est que tu n'as pas réussi à développer la bonne réponse », a-t-il confié à l'entrepreneuse.« Si l'entrepreneuriat ne fait plus votre bonheur, vous risquez de vous torturer », craint Justine Lambert. Elle conseille d'appuyer sur pause plutôt que de risquer un burn-out. Vous devez vous arrêter au bon moment. Sans cela, il vous sera plus dur de pivoter, de retourner au salariat ou de créer un nouveau produit ou service avec passion et envie.