Coté salaire, l'impact de la poussée de l'inflation sur le pouvoir d'achat des cadres aurait pu multiplier les critiques. Ce n'est pourtant pas ce que montre le baromètre. Le sentiment de ne pas être payé à sa juste valeur reste important, mais l'épidémie de Covid semble avoir marqué un point d'inflexion. Dans la décennie 2010, le baromètre Ugict faisait état d'une progression quasi continue de l'insatisfaction sur la rémunération. En 2021, la moitié des cadres interrogés ne la jugeaient pas en adéquation avec leur qualification, leur temps de travail réel, leur charge de travail ou leur implication. Seul item où la critique n'était pas majoritaire, même si pas loin : l'adéquation aux responsabilités.
En 2024, 58 % des cadres jugent que leur rémunération est en adéquation avec leur qualification et autant avec leurs responsabilités, 52 % la jugent en phase avec leur temps de travail réel, 50 % avec leur charge de travail comme avec leur implication, contre respectivement 46 % et 43 % en 2021.Confiance dans les syndicats
Par ailleurs, l'optimisme a aussi progressé sur les pratiques managériales, même si le score reste faible. Tombée à 12 % en 2020, la proportion de cadres qui juge qu'elles « se sont plutôt améliorées » est remontée à 18 %. Une personne interrogée sur trois juge qu'elles se sont a contrario « plutôt détériorées » quand elles étaient 52 % en 2014, au plus haut.Enfin, on note une évolution sur le télétravail : 45 % des cadres considèrent qu'il n'est pas assez encadré contre 56 % en 2021. Mais cela ne veut pas dire qu'ils ne soient pas critiques, même si la formule est plébiscitée. 61 % jugent ne pas être assez protégés des « durées excessives de travail » et ne pas disposer d'un droit à la déconnexion effectif, droit souhaité par les deux tiers des personnes interrogées.
A noter enfin que les cadres sont de plus en plus nombreux à faire confiance aux syndicats pour défendre leurs droits ou leur emploi. La proportion de cadres dans ce cas a doublé depuis 2012 pour atteindre 34 % en 2024 en même temps que la part d'entre eux faisant confiance à eux-mêmes a baissé de 52 % à 39 %. Loin derrière, les pouvoirs publics et les employeurs arrivent à 7 %.