Au moment où le budget 2026 de la Sécurité sociale revient devant les députés, la CGT, la FSU et Solidaires avaient appelé à une nouvelle mobilisation contre le doublement des franchises médicales, le gel des pensions de retraites et des prestations sociales ou encore "la violente baisse du budget des hôpitaux et des Ehpad, de la culture, des associations et des collectivités". 

Avec un trafic ferroviaire quasi-normal et peu d'enseignants grévistes, le mouvement est resté peu visible.

A Paris, un cortège de quelques milliers de personnes s'est élancé vers 14H00 de la place de la Bourse vers la place de la République, a constaté l'AFP. "On dégraisse, ils engraissent, changeons de régime", "pour un budget de progrès social", pouvait-on lire sur des pancartes. Mais dès 15h45, la majorité des manifestants s'était dispersée. 

La CGT a décompté 17.000 participants à Paris. Lors des dernières journées de manifestation sur le même thème, à l'appel d'une intersyndicale plus large incluant notamment la CFDT et FO, le ministère de l'Intérieur en avait décompté 55.000 (le 18 septembre) puis 24.000 (le 2 octobre). 

Mardi, les syndicats annonçaient quelque 150 rassemblements et cortèges à travers la France. 

A Nantes, au moins 1.500 personnes selon les syndicats, la moitié selon la préfecture, ont défilé en fin de matinée derrière une banderole "on prend la rue pour sortir de l'impasse". A Rennes, une journaliste de l'AFP a dénombré quelques centaines de manifestants. 

"Quand on voit que la taxe Zucman a été refusée par l'Assemblée nationale et que de l'autre côté ils vont supprimer la prime de Noël pour ceux qui n'ont pas d'enfant parce qu'ils estiment qu'ils (...) n'en ont pas besoin, c'est tellement immonde, c'est répugnant", s'exaspère Pascale Chaubard, 55 ans, battant le pavé à Paris, revêtue d'une chasuble de la CGT.

Enseignant dans un lycée polyvalent, Maxime Sognac, 37 ans, manifeste avec une pancarte "Elèves, ni chair à patrons ni chair à canons. Des moyens pour l’éducation". "On constate qu'il y a une casse du service public, qui est la richesse de ceux qui n'ont rien", déplore-t-il. 

- "Décisifs" -

"A partir d'aujourd'hui, le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale est dans sa dernière lecture à l'Assemblée nationale, ce qui signifie que tous les votes vont être décisifs pendant les 15 prochains jours", a souligné la cheffe de file de la CGT Sophie Binet avant le départ du cortège.

Les députés devraient ré-indexer sur l'inflation les minima sociaux et pensions de retraite et suspendre de nouveau la réforme des retraites (après le rejet de la suspension par le Sénat), exigent les manifestants.

Autre point brûlant: les franchises médicales, que le gouvernement entend doubler par décret. Le Premier ministre rencontre mardi le groupe écologiste, qui appelle à renoncer à cette mesure et dont le vote pourrait être décisif pour le budget de la Sécurité sociale. 

"Il faut un budget, mais pas à n'importe quel prix", a insisté mardi matin Sophie Binet sur France Inter.

"On est aussi tout à fait responsables et conscients qu'il est nécessaire de réduire le déficit", a assuré la secrétaire générale de la FSU, Caroline Chevé, dans le cortège parisien. Mais "réduire le déficit, ça ne peut pas se faire sur le dos des services publics, (...) de l'hôpital, de l'école ou de celles et ceux, dans les collectivités territoriales, qui sont en charge des politiques sociales".

Le ministère de l'Education nationale a annoncé un taux de grévistes de 5,27% chez les enseignants, celui de la fonction publique a recensé 3,43% de grévistes dans l'ensemble de la fonction publique d'Etat et 1,84% dans la fonction publique territoriale.

Dans la matinée, le trafic ferroviaire était quasi-normal, avec des perturbations concentrées sur les régions Centre-Val de Loire et Occitanie, selon la SNCF. En Ile-de-France, seul le RER C est légèrement perturbé, avec 9 trains sur 10 en circulation.