Le groupe de La France insoumise a préparé une motion de rejet de la copie gouvernementale, dont l'examen commencera dans l'hémicycle lundi. La gauche dénonce un "budget d'austérité", mais pourrait aussi trouver de l'intérêt à ce que le débat ne soit pas interrompu par la motion de rejet, afin de remporter des victoires dans l'hémicycle comme elle l'a fait en commission.

L'adoption d'une telle motion interromprait les débats sur le texte, mais nécessiterait a priori le concours des voix de toute la gauche et d'au moins une partie des députés RN.

"On ne votera pas la motion de rejet (...) parce que c'est faire un cadeau à Michel Barnier", a déclaré Jean-Philippe Tanguy sur BFMTV.

"Ils sont très contents qu'il y ait une motion de rejet et qu'on ne discute pas du budget devant les Français, (...) et que Monsieur Barnier puisse faire ses petites magouilles avec les macronistes dans les couloirs", a poursuivi le député de la Somme, en référence aux dispositifs qui permettraient au gouvernement de faire adopter un budget sans véritable débat à l'Assemblée.

Les partis de gauche "essaient de mettre en danger le budget de la France et ils sont dans une stratégie du chaos", a dénoncé de son côté le député LR Vincent Jeanbrun dans l'émission "Un dimanche en politique" sur France 3.

A l'inverse, la gauche reproche au RN d'avoir voté en fin de commission, et avec le camp gouvernemental, contre une version remaniée de la partie "recettes" du budget 2025, avec des dizaines de milliards de nouvelles rentrées fiscales, notamment sur les "superprofits" des grandes entreprises.

Ce projet de loi réécrit en commission n'avait plus "de colonne vertébrale", a justifié dimanche M. Tanguy, accusant la droite et les macronistes d'avoir "volontairement laissé péricliter ce budget pour ensuite le critiquer".

Dans tous les cas, l'Assemblée repartira lundi dans l'hémicycle de la copie initiale du gouvernement,  pour débattre, cette fois-ci en plénière, du budget 2025.